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En Allemagne, le Parti social-démocrate attaqué pour sa faiblesse à l’égard de Moscou

Critiqué au sein même de la coalition, le chancelier Olaf Scholz l’est également par plusieurs historiens qui l’accusent de « déni de réalité » vis-à-vis de la menace que constitue la Russie.

Par  (Berlin, correspondant)

Publié le 29 mars 2024 à 10h16

Temps de Lecture 2 min.

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Le chancelier allemand, Olaf Scholz, et son cabinet avant leur réunion hebdomadaire, à Berlin, le 27 mars 2024.

Au sein de sa coalition, Olaf Scholz a l’habitude de se voir reprocher par ses partenaires écologistes et libéraux de ne pas suffisamment aider l’Ukraine à combattre la Russie. Désormais, le chancelier allemand est également critiqué par des intellectuels appartenant à sa famille politique. « En tant qu’universitaires et membres du Parti social-démocrate [SPD], nous observons avec une inquiétude croissante la position du SPD sur la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine », ont fait savoir cinq historiens dans une lettre adressée à la direction du parti et rendue publique mercredi 27 mars.

Cosigné par le très respecté Heinrich August Winkler, éminent spécialiste de l’Allemagne contemporaine et lui-même encarté au SPD depuis 1962, ce courrier de deux pages est une charge sévère contre Olaf Scholz et les dirigeants de son parti, accusés de manquer de « clarté » dans leur soutien à l’Ukraine. Selon les auteurs de la lettre, le refus récemment exprimé par le chancelier de livrer des missiles de longue portée de type Taurus aux forces de Kiev a été justifié avec des arguments « arbitraires, sinueux et partiellement inexacts ». A leurs yeux, cette décision a été prise « de façon insuffisamment coordonnée avec les alliés » de l’Allemagne. Un « manque d’unité » qui, selon eux, ne peut que « pousser Poutine à se sentir encore plus encouragé à agir comme il l’entend ».

Dans leur lettre, les cinq historiens s’en prennent plus particulièrement à Rolf Mützenich, le chef de file des députés SPD, à qui ils reprochent d’avoir déclaré à la tribune du Bundestag, le 14 mars, que « le moment est peut-être venu de réfléchir à une façon de geler la guerre ». A leurs yeux, une telle affirmation revient à dire que le conflit devra se terminer « à l’avantage de l’agresseur », ce qui est contradictoire avec l’engagement martelé par M. Scholz, selon qui « l’Ukraine ne doit pas perdre la guerre ».

« L’issue de la guerre sera négociée »

En évoquant un possible « gel » du conflit, M. Mützenich s’est fait vertement critiquer. « Ce type est l’homme politique le plus répugnant de toute l’Allemagne », a réagi l’ancien ambassadeur d’Ukraine à Berlin, Andrij Melnyk, aujourd’hui en poste au Brésil. Même au sein du SPD, certains ont pris leur distance, à l’instar du ministre de la défense, Boris Pistorius, pour qui « il ne doit pas y avoir de gel [du conflit], ce dont Poutine sortirait renforcé et ce qui lui permettrait de continuer la guerre comme bon lui semble ».

Figure de l’aile gauche du SPD, M. Mützenich s’est toujours distingué par ses convictions pacifistes qui l’ont conduit, ces dernières années, à prôner une politique de main tendue vis-à-vis de la Russie. Sur ce point, il s’est trouvé en accord avec les héritiers de l’ancien chancelier Gerhard Schröder (1998-2005). A l’instar de l’actuel président de la République, Frank-Walter Steinmeier, qui, à l’époque où il était ministre des affaires étrangères d’Angela Merkel (de 2005 à 2009 puis de 2013 à 2017), passait pour un « Putinversteher » (« un de ceux qui comprennent Poutine »).

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