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Kering en passe de connaître la pire séance boursière de son histoire, la Fed attendue avec impatience sur ses projections de baisses de taux

A quelques heures des annonces de la Réserve fédérale, très attendue sur son fameux « dot plot » trimestriel, la Bourse de Paris cède du terrain, en grande partie à cause de Kering. Sa marque fétiche Gucci ne fait plus les beaux jours du groupe de luxe, qui s'attend à une baisse de 20% du chiffre d'affaires de la marque italienne au premier trimestre.

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Par Laetitia Volga

Publié le 20 mars 2024 à 15:13Mis à jour le 20 mars 2024 à 15:36

La Bourse de Paris sous-performe les autres grandes places européennes et Wall Street ce mercredi. Le Cac 40 aurait pu, lui aussi, se cantonner à la stagnation en attendant, dans la soirée, la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale. C’était sans compter sur la chute de Kering, la maison mère des marques de luxe Gucci, Saint Laurent et Balenciaga.

Vers 15 heures, le Cac 40 perd 0,55% à 8.156,4 points dans un volume d’échanges de 900 millions d’euros.

Lanterne rouge de l’indice, Kering dégringole de 13,8%. Si cette ampleur se maintient jusqu’à la clôture, il s’agira de sa plus forte baisse depuis ses premiers pas en Bourse. Le groupe a lancé hier soir un rare avertissement sur ses ventes, attendues en baisse de 10% au premier trimestre. La raison est simple : sa marque emblématique Gucci n’arrive pas à redresser la barre. Son chiffre d’affaires devrait être en retrait de 20% sur les trois premiers mois de l’année en raison du ralentissement sur le marché Asie-Pacifique. Citi estime que la méforme de la griffe italienne réduira le bénéfice d'exploitation de groupe de 15% cette année. Alors que Kering a également dû faire face à des problèmes qui lui sont propres, ce warning dénote une tendance « plutôt inquiétante » pour l'industrie, souligne Thomas Chauvet, analyste chez Citi. Logiquement, d'autres grands noms du luxe sont dans le rouge aujourd’hui : LVMH cède 2%, Richemont 2,4% et Burberry 4%.

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Deux ou trois baisses de taux en 2024 ?

La Réserve fédérale a beaucoup à faire lors de sa réunion de ce mercredi... sauf relever ses taux. Il est certain que l’objectif de taux des fonds fédéraux restera entre 5,25% et 5,5%. On attend surtout de la Fed qu’elle dévoile ses nouvelles projections économiques ainsi que les prévisions des membres, votants et non votants, de son comité de politique monétaire sur l'évolution des taux pour les prochaines années (le « dot plot »). Certains observateurs craignent que le ralentissement moins important que prévu de l’inflation en janvier et février ne se traduise par un assouplissement plus faible qu’anticipé jusqu’à présent pour 2024. « Il suffirait que deux membres du FOMC abaissent leurs prévisions pour que la médiane passe à 50 points de base de réduction pour cette année, au lieu de 75 actuellement », souligne Andrew Hollenhorst, économiste chez Citi. La situation macroéconomique devrait être juste suffisante « pour maintenir la prévision de trois baisses et pour que le président de la Fed Jerome Powell réaffirme que le comité est en voie d'acquérir une plus grande confiance pour réduire les taux directeurs cette année. »

La Banque centrale européenne ne fait pas, hélas, dans les « dot plots » elle. Sa présidente, Christine Lagarde, a déclaré lors d’un évènement à Francfort qu’elle disposera d’un peu plus de données pertinentes à la prise de décisions sur les taux d’ici avril et beaucoup plus d’ici juin, reprenant une formule utilisée il y a deux semaines. « Nos décisions devront rester dépendantes des données et se prendre réunion par réunion (...) cela implique que, même après la première baisse des taux, nous ne pouvons pas nous engager à l'avance sur une trajectoire de taux particulière ».

Dans le reste de l’actualité des entreprises françaises, Atos, qui a chuté de 19% mardi suite l’abandon des discussions avec Airbus concernant la cession de ses activités Big Data & Security, cède encore plus de 1% après une ouverture en hausse. Le scénario d’une intervention de l’Etat pour sauver l’ancien fleuron de la technologie française revient sur la table après que le ministère de l’Economie a indiqué dans un communiqué que l’exécutif « construira dans les prochaines semaines une solution nationale de protection des activités stratégiques » du groupe.

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