Pont détruit à Baltimore : quelles sont les règles de sécurité dans les sept ports français qui accueillent de tels cargos ?

par La rédaction de TF1info | Reportage : Benoît Christal, Guillaume Thorel, Xavier Toby
Publié le 26 mars 2024 à 17h24

Source : JT 13h Semaine

Le drame survenu à Baltimore soulève des questions sur la sécurité autour de ces navires géants.
Dans l'Hexagone, sept ports seulement sont en capacité de les accueillir.
Des règles très précises sont en place pour éviter au maximum ce type d'accident.

"C'est assez traumatisant". Le commandant du port du Havre écarquille les yeux quand nous lui montrons l'image de l'impact du cargo Dali contre une pile d'un grand pont autoroutier de Baltimore, qui a disloqué celui-ci en quelques instants dans la nuit de lundi à mardi. "C'est un gros porte-conteneurs, qui fait plus de 350 mètres", estime Nicolas Chervy dans le reportage du 13H en tête de cet article. Le port qu'il dirige est habitué à recevoir ces géants des mers, plus de trente par jour en moyenne. 

Pour éviter tout accident, les autorités portuaires du Havre s'imposent des règles très strictes. "On prend en charge les navires à quarante kilomètres d'ici, on les accompagne au radar", détaille le commandant Chervy au micro de TF1, "on met un pilote ou deux pilotes à bord, et ensuite, on va les suivre jusqu'à ce qu'ils soient à quai". En plus de ces procédures, "à bord, ils ont tout un ensemble de systèmes et d'aide électronique à la navigation, qui vont sécuriser leur parcours", précise-t-il.

Dans l'Hexagone, sept ports sont habilités à recevoir des porte-conteneurs. Il s'agit de Dunkerque, Rouen, Nantes, La Rochelle, Bordeaux, Marseille, et donc Le Havre. Les navires passent souvent sous des ponts suspendus, comme celui, emblématique, de Tancarville (Seine-Maritime), où il n'y a pas de pile au milieu du fleuve qu'un navire risquerait de percuter.

La responsabilité des armateurs limitée

Les accidents ont lieu généralement à proximité des portiques des ports, ou après un incendie à bord. À Baltimore comme ailleurs, la responsabilité de l'armateur est limitée. "Il y a une convention internationale qui limite la responsabilité des armateurs pour des accidents de ce genre", explique Bertrand Coste, avocat en droit maritime. "Ce sont des plafonds de responsabilité qui sont calculés en fonction du tonnage du navire".

À bord, c'est le pilote qui est responsable et qui donne les instructions de barre au capitaine. Ce dernier peut les refuser en cas de doute. Sur les porte-conteneurs les plus récents, la cabine de pilotage est avancée au maximum pour améliorer la visibilité. Le Dali fait partie des jeunes navires, puisqu'il est sorti des chantiers du coréen Hyundai en 2015. Il est long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, 24,8 mètres de hauteur et 15 mètres de tirant d'eau. 

Selon les dernières informations fournies par les autorités américaines, le Dali aurait connu une panne générale d'électricité quelques instants avant son passage prévu sous le pont. Il aurait alors émis un SOS, qui a permis de réduire le trafic routier sur le pont au moment de sa chute, a affirmé le gouverneur de l'État du Maryland. Plusieurs véhicules de maintenance s'y trouvaient encore toutefois lors de l'impact, avec des techniciens en intervention. Les secours recherchent encore au moins six victimes dans l'eau et sur le fond marin.


La rédaction de TF1info | Reportage : Benoît Christal, Guillaume Thorel, Xavier Toby

Tout
TF1 Info