Cinéma

Steve Carell abandonne ses habits de comique dans "Foxcatcher"

"Foxcatcher"

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Par ved

Le réalisateur américain Bennett Miller, nommé pour l'Oscar du meilleur réalisateur en 2005 avec son premier film "Truman Capote", replonge dans le monde du sport après "Le Stratège" (2011), consacré au base-ball.

"Foxcatcher", qui sort en Belgique le 25 février 2015, débute en 1987: Dave Schultz et son jeune frère Mark (Ruffalo et Tatum) ont tous deux rapporté des médailles d'or des JO de 1984 à Los Angeles.

Mais l'argent est rare pour les deux lutteurs, soudés par une enfance difficile, ballottés de ville en ville après la séparation de leurs parents. C'est Dave qui a élevé Mark.

Plus âgé, Dave a fondé une famille et entraîne Mark, solitaire et quasi mutique, qui veut renouveler l'exploit à Séoul l'année suivante.

Le milliardaire John Du Pont va faire voler en éclat l'harmonie qui règne entre les deux frères. Il se rêve entraîneur de lutte, a les moyens financiers de le devenir et invite Mark dans le centre sportif flambant neuf qu'il a bâti sur son immense propriété du Vermont.

Mark découvre le luxe, les jets privés, la cocaïne et tombe sous l'influence de "son mentor, son père", un Steve Carell inquiétant et déstabilisant à souhait en mégalomane manipulateur. L'acteur, qui incarnait l'oncle dépressif spécialiste de Marcel Proust dans "Little Miss Sunshine", est sélectionné pour l'Oscar 2015 du meilleur comédien.

"Tragédie grecque"

Steve Carell est loin de ses succès comiques de la télévision ("The Daily Show", "The Office") ou du cinéma ("40 ans toujours puceau"...). "Mais c'est la même approche qu'une comédie. C'est juste un personnage de film", assurait le comédien à Cannes, où le film, en sélection officielle, a remporté le prix de la mise en scène.

John Du Pont ne rêve que d'impressionner sa mère (Vanessa Redgrave), qui collectionne les récompenses de ses pur-sang et n'a que mépris pour la lutte, "un sport vulgaire" qui n'a pas sa place sur ses terres de Foxcatcher (chasseur de renard).

La mécanique est remontée pour que le drame s'enclenche lorsque Dave rejoint à son tour l'équipe comme entraîneur.

"C'est une tragédie grecque qui montre ce qui se passe quand tout est à vendre, ce qui arrive au talent quand on peut l'acheter", résumait Mark Ruffalo en mai dernier. "Le thème est bien plus large que l'histoire et peut être rapproché du monde dans lequel nous vivons", ajoutait Bennett Miller.

Frustres, les deux frères s'expriment peu et les deux acteurs usent de leur visage et surtout de leur corps pour s'exprimer, notamment lors des scènes de lutte, filmées comme de véritables chorégraphies.

"On a commencé à apprendre la lutte cinq à six mois avant le tournage avec de grands champions internationaux", raconte Mark Ruffalo. Parmi ceux-ci, le véritable Mark Schultz, aujourd'hui entraîneur dans le Midwest, qui a passé quelques jours sur le tournage.

Bennett Miller, lui, a mis huit ans à préparer ce sujet, à se documenter en rencontrant la famille et ceux qui ont connu les deux frères. "Tous m'ont dit que jamais ils n'auraient imaginé que cela se terminerait ainsi."

 

AFP Relax News

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