Plan eau : « Qui sait combien d’eau il consomme ? »

Les Pyrénées-Orientales sont touchées par la sécheresse depuis deux ans.   - Credit:Benjamin LE BRUN/SIPA / SIPA / Benjamin LE BRUN/SIPA
Les Pyrénées-Orientales sont touchées par la sécheresse depuis deux ans. - Credit:Benjamin LE BRUN/SIPA / SIPA / Benjamin LE BRUN/SIPA

À l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, et alors que le contour méditerranéen est menacé par la sécheresse, le gouvernement publie un premier bilan des mesures engagées, un an après la présentation de son « plan eau ». Il s'était alors engagé à mettre en œuvre 53 mesures pour réguler et optimiser la gestion de cette ressource vitale, fragilisée par le dérèglement climatique, dont la France a consommé en moyenne 4,1 milliards de mètres cubes entre 2010 et 2019.

Parmi les principales avancées, l'engagement de cinquante sites industriels, parmi les plus gros consommateurs d'eau douce, à réduire leur consommation. Mais le chemin reste encore long : si 26 % des volumes vont à la production d'eau potable, 12 % de l'eau consommée en France l'est pour le refroidissement des centrales électriques, 4 % pour les usages industriels, et 58 % pour les usages agricoles. Alexandre Mayol, économiste de l'eau à l'université de Lorraine, a répondu aux questions du Point.

Le Point : Quel regard portez-vous sur ce premier bilan du plan eau ?

Alexandre Mayol : Je dirais qu'il s'agit d'un très bon début. Il est déjà très important que l'eau soit devenue un sujet d'actualité. Ce plan a été pris après deux épisodes de sécheresse, qui ont sidéré la population comme les pouvoirs publics, car nous avons redécouvert que l'eau, comme l'électricité, pouvait venir à manquer. Or, elle est rare, et il faut donc changer de paradigme, passer de l'abondance à la préservation, en travaillan [...] Lire la suite