Jean-Claude Rouzet, un habitant de Brémontier-Merval (Seine-Maritime) est en colère. Il témoignage aujourd’hui pour dénoncer les tarifs trop chers des voitures aménagées pour transporter les personnes handicapées (véhicule TPMR). Il pointe aussi du doigt, ce qu’il estime être « les incohérences du système d’homologation ».
Parcours du combattant
À la suite d’une hospitalisation, sa femme est handicapée, elle ne peut se déplacer qu’en fauteuil roulant. Impossible pour elle de monter dans une voiture dite classique.
C’est donc tout naturellement que Jean-Claude Rouzet s’est mis à la recherche d’un véhicule spécifique.
« J’ai consulté tous les sites dédiés aux véhicules TPMR. Et c’est là que le parcours du combattant a débuté », lance le retraité.
Alors, avec l’aide d’une assistance sociale, il a sonné à toutes les portes pour obtenir des subventions. « Elle a fait son maximum. Mais les subventions sont à chaque fois minimes ».
Des prix inabordables
Des voitures comme il recherchait, il en a bien trouvé. Mais neuves, elles sont inabordables. Les prix grimpent jusqu’à 50 000 euros.
Rien ne justifie ce prix. À l’intérieur, il n’y a aucun confort. Seulement une rampe et des crochets
Jean-Claude Rouzet
Il s’est donc tourné vers le marché de l’occasion, mais toujours sur des sites spécialisés et reconnus dans la vente de véhicules homologués handicap.
Il en a écumé 9 avec l’aide de sa fille. « Soit, il n’y a pas le prix, soit il n’y a pas la photo. Déjà, je trouve cela limite ».
Voiture dépouillée
Il a bien cru trouver son bonheur, le jour où il est tombé sur la fiche d’un modèle de voiture de 2014.
Sur la photo, elle paraissait correcte. « J’ai fait 200 km pour la voir. Elle était dépouillée à l’intérieur et les feux étaient cassés. Et pourtant elle était en vente au prix de 19 990 euros » se souvient Jean-Claude.
C’est une honte, il profite vraiment du malheur des gens.
Il s’est alors tourné vers tous les ambulanciers du secteur. « Ils changent souvent de véhicule, il aurait été possible qu’ils cherchent à vendre une de leur voiture. Mais Il y a une telle demande pour les voitures de ce type, qu’elles partent tout de suite ».
Emmener sa femme se promener
Dépité, Jean-Claude Rouzet décide alors d’acheter un petit minibus de 2008 et s’adresse à un carrossier spécialisé pour qu’il aménage la voiture adaptée. C’est un refus.
Qu’à cela tienne, il le fera lui-même. « C’est la seule solution qui me restait pour transporter ma femme et pouvoir l’emmener, voir des amis, de la famille, ou tout simplement partir en balade aux beaux jours. Elle le mérite ».
Après des heures de travail, il a aménagé le véhicule. Il a mis une rampe rétractable, installé un treuil… » Et c’est du costaud », argumente-t-il en montrant le résultat de son travail.
De désillusion en désillusion
Il pensait voir le bout du tunnel. Il ne restait plus qu’à le faire homologuer. Une étape indispensable. Et là, c’est une nouvelle désillusion.
Le carrossier a tout simplement refusé de le faire sous prétexte » qu’il est trop vieux. Il n’a même pas pris la peine de vérifier l’installation ».
Un véritable un business
Une réponse qu’il prend comme une injustice.
« On me dit que mon véhicule est trop vieux et sur les sites de ventes spécialisés en véhicule handicap, certains modèles sont encore plus anciens. Certains sont de 2005 et ont l’agrément. C’est un véritable business », explique Jean-Claude Rouzet qui avait déjà commandé sa vignette Crit’Air 3 pour de futures promenades à Rouen avec son épouse.
Avis aux propriétaires de voitures homologuées pour handicap qui souhaitent vendre leur véhicule. Si celui-ci est en bon état avec l’agrément et s’il est dans son budget, il est preneur.
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