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Lactalis dans le viseur du gouvernement italien

Rome a infligé une amende au groupe laitier français pour pratiques déloyales. Le ministre de l’agriculture envisage également l’ouverture d’une centaine de procédures administratives.

Par  (Rome, correspondant)

Publié le 28 février 2024 à 11h44, modifié le 29 février 2024 à 07h47

Temps de Lecture 2 min.

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Dans une usine Galbani, filiale de Lactalis, à Casale Cremasco, près de Milan (Italie), le 18 avril 2023.

Face au groupe laitier français Lactalis, le gouvernement italien passe à l’offensive. Lundi 26 février, le ministère de l’agriculture lui a infligé une amende de 74 000 euros. Motif : pratiques déloyales, concernant une baisse jugée unilatérale du prix du lait imposée en 2023 à des producteurs italiens déjà pénalisés par l’augmentation du coût de l’énergie.

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Cette sentence est une première mesure, le ministre de l’agriculture italien, Francesco Lollobrigida, ayant promis, samedi 24 février, lors d’une rencontre publique, l’ouverture de cent procédures administratives contre le groupe, accusé d’avoir abusé de sa position dominante, par l’inspection de la répression des fraudes des produits agroalimentaires.

Lactalis est, de fait, le premier acheteur du secteur, à hauteur de 11,7 % de la production nationale. Son empreinte s’élargit d’ailleurs dans le pays. Le géant français, qui détient plusieurs marques italiennes emblématiques comme Parmalat et Galbani, a en effet prévu un investissement de 160 millions d’euros en Italie pour les années 2023 et 2024, avec l’ouverture d’un siège à Milan.

Souverainisme agricole

« Lactalis doit respecter les règles de cette nation (…), nous avons donné un signal de force », a lancé M. Lollobrigida, un membre du cercle rapproché de la présidente du conseil nationale-conservatrice, Giorgia Meloni, dont le souverainisme agricole et alimentaire est un des thèmes politiques favoris. L’action qu’il mène à contre Lactalis prolonge par ailleurs une campagne entreprise contre le géant français du lait par la puissante fédération agricole Coldiretti, dont les politiques du ministère relaient souvent les positionnements, comme ce fut le cas fin 2023 avec l’interdiction de la production et de la vente de viande cellulaire.

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En septembre, Coldiretti avait déjà commencé à dénoncer les pratiques déloyales de Lactalis. La fédération a ainsi décrit, par la voix de son président, Ettore Prandini, l’annonce de M. Lollobrigida comme la « première victoire historique d’une bataille sur les prix du lait qui sera longue et difficile ».

Coldiretti exige également que Lactalis paie aux éleveurs le manque à gagner causé par la modification des prix par la multinationale avec qui elle avait conclu un accord en janvier 2023. Une négociation devant tenir compte de l’évolution du cours en Europe avait été prévue pour le mois d’avril de la même année. « De nombreuses entreprises agricoles craignent de dénoncer les pratiques illicites des grands groupes industriels et des grandes chaînes de distribution », a déclaré M. Prandini. « C’est la raison pour laquelle Coldiretti garantit l’anonymat aux entreprises individuelles et offre un plus grand pouvoir contractuel. Nous avons commencé par le lait et nous travaillons aussi pour toutes les autres filières. » La fédération se veut toutefois ouverte à la négociation, y compris avec Lactalis.

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