"Il est très apprécié" : dix ans après l'élection du maire RN Steeve Briois, les habitants d'Hénin-Beaumont conquis

C'est un anniversaire politique symbolique à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais. Cela fait dix ans presque jour pour jour que la mairie de cette ville de 26.000 habitants est passée aux couleurs du Front national, devenu Rassemblement national (RN). Steeve Briois était élu le 23 mars 2014. Il a ensuite été très largement reconduit pour un second mandat, réunissant les trois quarts des suffrages exprimés aux dernières élections municipales, avec toutefois un fort taux d'abstention.

L'ancienne cité minière sert de vitrine de bonne gestion au parti lepéniste à l'échelle nationale. Localement, les habitants croisés ont un jugement très élogieux sur la décennie de gestion du RN.

"On est très contents qu'il soit maire"

Sur le marché d'Hénin-Beaumont, il est bien rare d'entendre une critique à l'égard du maire. C'est d'abord le capital sympathie de Steeve Briois qui ressort chez les habitants. "Quand il nous voit, il fait la bise (...) il m'a aidée à trouver un stage", relatent un père et sa fille.

Viennent ensuite la propreté des rues, l'entretien de la voirie et des jardins publics, ainsi que la tenue de diverses festivités comme les "fêtes champêtres", où les participants se réunissent autour d'un pique-nique l'été dans un parc de la ville. "L'ambiance a changé, les gens se respectent davantage", observe une Héninoise. En revanche, le renforcement du système de vidéosurveillance n'est pas mentionné une seule fois dans les discussions.

Plusieurs habitants confient avoir le sentiment d'avoir retrouvé une bonne gestion, après un passé qui reste coincé en travers de la gorge. En 2009, Hénin-Beaumont sort ruinée de l'affaire Dalongeville, du nom de son ancien maire socialiste condamné à de la prison pour gestion frauduleuse.

"Opportunisme politique"

Une fois les comptes redressés par une mandature Divers gauche qui limite les dépenses publiques et augmente les impôts locaux, Steeve Briois "saute sur sa proie comme un vautour", selon l'expression de sa principale opposante à la mairie, l'écologiste Marine Tondelier. "Vous voyez la différence quand les impôts baissent et qu'il commence à y avoir à nouveau de la vie et des espaces verts. C'était un moment opportun. S'ils avaient gagné en 2009, ils auraient eu trois années horribles", estime-t-elle.

L'élue Europe écologie les verts est entrée dans l'opposition au conseil municipal au moment où Steeve Briois s'est installé dans son fauteuil de maire. Elle pointe **"les mensonges à répétition" et "le harcèlement" qu'elle subit depuis dix ans de la part de la majorité RN, qui n'hésiterait pas à "être dans la post-vérité dans le journal de la commune". On ferait courir la rumeur qu'elle n'habiterait pas à Hénin-Beaumont dans le but de la discréditer.

Arrêté anti-mendicité et charte anti-migrants

Marine Tondelier rappelle qu'un arrêté anti-mendicité a été retoqué par la justice en 2014 et dénonce l'adoption deux ans plus tard d'une charte symbolique intitulée "Ma commune sans migrants". Malgré les polémiques suscitées à l'époque, les habitants sur le marché d'Hénin-Beaumont sont unanimes : Steeve Briois sera réélu pour un troisième mandat en 2026. Il n'a pas encore officialisé sa candidature.