Rabat : présentation du Livre Blanc sur la digitalisation et le partage des données de santé au Maroc

Le Livre Blanc “Digitalisation et le partage des données de santé au Maroc : réalités, opportunités et enjeux” a été présenté ce mercredi à l’Université Mohammed-V de Rabat.

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Le ministre de la santé, Khalid Aït Taleb. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Digitaliser le secteur de la santé, voilà l’ambition du nouveau Livre Blanc sur la santé présenté mercredi 27 mars à Rabat. Pour le professeur Anass Doukkali, président du Centre d’innovation en e-santé (CleS), cela passera par une stratégie nationale de partage de données efficiente et sécurisée pour améliorer la prise en charge des patients, promouvoir la qualité des soins et optimiser les ressources.

La réalisation de ce document, prolongement du Livre Blanc sur la e-santé d’avril 2022, s’inscrit dans le cadre des initiatives du CleS. Il est réalisé en collaboration avec des experts associés et en partenariat avec le ministère de la Santé dans le but de promouvoir la santé numérique dans le Royaume.

Ce livre est une réflexion sur l’efficacité de la gouvernance des données de santé, un cadre réglementaire et éthique solide, une protection rigoureuse de la vie privée et une approche axée sur l’utilisateur, mais aussi des investissements adéquats, tant au niveau des infrastructures numériques que de la formation des professionnels de santé et de l’éducation, a détaillé Anass Doukkali.

Promouvoir une “efficacité des soins”

La présentation de ce Livre coïncide “avec le début d’une ère nouvelle de notre engagement envers l’amélioration du système de santé au Maroc conformément aux Hautes Directives éclairées de SM le roi Mohammed VI”, a affirmé le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, dans une allocution lue en son nom par le directeur de la planification et des ressources financières au ministère, Abdelouahab Belmadani.

Il a, dans ce cadre, noté que la transformation numérique joue un rôle crucial dans la modernisation du système de santé et constitue l’un de ses piliers fondamentaux. Cette réforme est une “initiative louable et essentielle nécessitant innovation, audace et un engagement inébranlable pour faire face aux défis actuels tels que l’accessibilité et l’efficacité des soins”, a-t-il fait savoir, appelant à faire preuve d’une adaptabilité constante pour répondre à ces exigences.

Simplifier les procédures pour les patients

Pour sa part, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour, a souligné l’engagement en faveur de la simplification et la dématérialisation des processus de facturation des hôpitaux publics et de remboursement de soins avec la feuille de soins électronique, l’amélioration du suivi médical avec le Dossier médical partagé, et la conduite du changement pour l’adoption et l’utilisation des systèmes d’information hospitaliers dans les hôpitaux.

Un cadre général d’interopérabilité des données de santé, des normes de sécurité, une gestion rigoureuse des registres et nomenclatures de données de base sont les pierres angulaires sur lesquelles reposent nos avancées futures, a fait observer Ghita Mezzour.

Meilleure qualité, coûts moindres pour la CNSS

De son côté, le directeur général de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), Hassan Boubrik, a expliqué sa conviction quant au potentiel de la digitalisation et de la Data dans le secteur de la santé qui sera le plus touché par la révolution numérique en marche depuis une décennie.

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En tant que principal assureur maladie, la CNSS est totalement investie dans ce projet, auquel elle a consenti un budget de 1,2 milliard de dirhams sur la période 2023-2027, a relevé Hassan Boubrik.

Il a, dans ce sens, mis en avant l’objectif de garantir “une dématérialisation d’une grande partie de nos services, et une meilleure qualité à nos clients avec un coût de gestion moindre”. Il ambitionne d’utiliser pleinement le potentiel des nouveaux outils d’analyse des données et de l’intelligence artificielle pour améliorer le système et maîtriser les dépenses d’assurance maladie.

(avec MAP)