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iRobot est l'inventeur du robot aspirateur, il garde son rang mais la concurrence chinoise le met à rude épreuve. Ainsi, dans le domaine du lavage des sols, le constructeur est longtemps resté bloqué sur les robots dédiés, alors qu'en Asie naissaient les robots aspirateurs et laveurs de sols. L'Américain a tardé à riposter en lançant l'année dernière sa gamme Roomba Combo.

Avec son nouveau Roomba Combo j5+, nous avons la promesse d'un robot intelligent, capable d'éviter tous les obstacles, déjections animales incluses, et d'offrir une aspiration et un lavage des sols de haut niveau. Le tout pour 700 euros et avec sa base d'auto-vidange. Oui, vous avez bien lu, iRobot fait l'impasse sur le remplissage du bac à eau automatique, comme sur le nettoyage de la serpillière. Ce que propose par exemple un Roborock Q Revo pour le même prix. Je vous propose maintenant de découvrir ce que donne ce j5+ et s'il a de quoi se faire sa place au soleil.

Fiche technique :

Design : élégance et simplicité

iRobot nous montre encore une fois son talent pour créer des robots aussi solides que beaux. Nous avons ici un bel objet de 33,9 cm de diamètre avec sur le dessus, un joli mix de plastique mat et brillant. Sur le j5+, on trouve un bouton central rétroéclairé. Appuyez dessus pour démarrer un nettoyage ou le mettre en pause et un appui prolongé pour un retour à son dock.

Vous aurez noté l'absence de dôme pour le télémètre laser. Il est bel et bien absent, avec le choix du constructeur de tout miser sur une caméra. Gros avantage, il affiche une hauteur de seulement 8,7 cm. Il peut donc passer sous bien plus de meubles que la majorité des concurrents qui affichent entre 9,5 et 10,5 cm de hauteur.

Ce modèle propose deux brosses centrales en caoutchouc flexible, accompagnées d'une brosse latérale en nylon. Il s'agit de la meilleure configuration et se retrouve dans presque tous les produits haut de gamme.

Cette configuration est top pour éviter que les cheveux longs ou les ficelles s'enroulent et bloquent le mécanisme. La brosse latérale est un peu plus susceptible à ce souci, mais rien d'insurmontable. Un peu d'entretien et tout roule.

Enfin, le bac à poussière de 0,4 litre, avec un filtre pour les grosses poussières et un autre HEPA pour les allergènes, est presque autonome. Vous n'aurez qu'à changer les filtres de temps en temps.

Un second bac à poussière est proposé, avec en prime un réservoir d'eau de 210 ml. Il remplace le bac classique pour nettoyer les sols. Le mécanisme pour l'installer dans le robot et le retirer est simplissime et un détrompeur évitera toute erreur.

La base : jolie et discrète

La Clean Base de iRobot est sûrement l'un des docks de recharge avec autovidange les plus esthétiques du marché. Son design noir, ses lignes élégantes et sa robe striée en font un bel objet. Cela est un minimum car avec ses 32,4 x 35,3 cm au sol pour 41,6 cm de hauteur, elle ne passe pas inaperçue, tout en étant une des plus discrètes du marché.

Après avoir terminé son petit tour de ménage, le robot file tout droit vers sa base pour se recharger et pour vider son bac à poussière. C'est là qu'intervient le sac de 0,7 litre, capable de stocker l'équivalent de près de 30 cycles de nettoyage. Si vous vivez dans une maison où ça bouge pas mal, avec des enfants ou des animaux par exemple, ce chiffre tombe plutôt autour de 20 à 25 cycles.

Le capot supérieur qui s'ouvre en tirant sur l'élégante languette en cuir laisse apparaître le sac à poussière et un espace pour ranger deux sacs de rechange. Mon plus grand regret ? Aucun espace pour ranger le bac à poussière ou de lavage du sol inutilisé. Dernier point, quand la CleanBase s'active pour vider le bac à poussière du robot, elle génère une pollution sonore entre 50 et 55 dB à deux mètres de distance, et 45 à 49 dB dans une pièce voisine. Un petit concert qui dure entre 15 et 30 secondes.

La technologie embarquée : l'image au lieu du laser

Bon, il est temps de parler d'un petit hic avec le Roomba Combo j5+. Le gros manque ici, c'est l'absence de télémètre laser. Ce petit bijou technologique permet une cartographie hyper précise de l'espace et une navigation au top. Elle est devenue un standard dans l'industrie et ici iRobot fait le choix d'une caméra pour la navigation et la détection d'obstacle.

Nous avons en prime les bumpers pour repérer les dessous de meubles et les obstacles. Qui se voient complétés par un capteur optique en dessous pour suivre le relief du sol et détecter les zones particulièrement sales grâce à sa techno Dirt Detect. Quand il repère un coin plus sale, il booste sa puissance d'aspiration. Ajoutez à cela des capteurs odométriques pour mesurer la distance parcourue et un gyroscope. Une fiche technique qui peut paraître en retrait mais c'est sans compter les algorithmes de iRobot, sur lesquels compte le constructeur pour se démarquer.

Application : intuitive mais peu graphique

L'application iRobot, c'est un peu la simplicité incarnée. Un modèle d'ergonomie, avec une interface claire qui rend l'installation et la configuration du robot rapides et intuitives, quelques minutes tout au plus. En principe, l'application devrait détecter automatiquement tout robot à proximité pour simplifier l'installation.

Si cela ne fonctionne, ne paniquez pas, le mode manuel, commun à tous les robots de la marque, est là et il est super facile à utiliser. Une fois que vous entrez votre code Wi-Fi, l'installation se finalise en moins de 5 minutes. Simple comme bonjour.

Contrairement à certains concurrents qui mettent en avant la carte de votre domicile dans leur application, iRobot se contente d'animations du robot. Pour accéder à la carte, il faut cliquer sur l'icône à droite de l'image du Roomba.

La section Favoris, sous l'image du robot, permet de lancer des cycles de nettoyage en un appui, que ce soit pour tout le domicile ou des pièces spécifiques. Et vous pouvez y accéder vocalement via Siri, Alexa, et Google Assistant. Petit bémol : on ne peut pas moduler la puissance d’aspiration, seulement la durée du travail du robot et le nombre de passages.

Le menu Paramètres est assez simple, permettant de régler le nombre de passages ou le comportement du robot quand le bac à poussière est plein.

Entretient

L'entretien du Roomba Combo j5+ est assez discret, mais ne le négligez pas pour autant. Même s'il ne demande pas une attention constante, un petit check-up régulier est nécessaire, surtout pour les brosses. Vous devrez jeter un œil de temps en temps sur l'état des filtres, à changer tous les six mois environ, et vérifier l'état des brosses. Ces dernières sont moins sensibles au phénomène d'enroulement que la moyenne mais si vous les laissez s'accumuler cela peut contrarier la mécanique.

De toute façon, la fonction Product Health dans l'application vous permet d'avoir une visibilité sur l'état des pièces et anticiper leur remplacement. Si en utilisation normale, un remplacement annuel devrait suffire, en cas d'usage plus intensif, pensez à les changer tous les six à neuf mois.

Un petit point fort à noter, la conception du sac à poussière dans la Clean Base. Situé sous une trappe facile d'accès, le sac est équipé d'une trappe intégrée qui se ferme automatiquement, évitant ainsi les nuages de poussière lors du retrait. C'est un gros plus, surtout pour les personnes souffrant d'allergies ou sensibles à la poussière.

Après un cycle de lavage des sols, il vaut mieux immédiatement retirer la serpillière. Sinon, la base du dock deviendra un véritable nid à saletés séchées et à bactéries, avec les odeurs qui vont avec.

En cas d'oubli, il suffit de le nettoyer à la main, mais ne traînez pas... Sinon les mauvaises odeurs risquent d'apparaître très rapidement.

Performances : au poil

Comme nous allons le voir, ce Q5 malgré l’absence de télémètre laser est étonnant sur plus d’un point et également la source de quelques frustrations.

La cartographie

Parlons cartographie. Sans télémètre laser, la carte générée par le j5+ est pourtant de qualité. Certes, elle n'a pas la finesse et la précision des modèles avec télémètre laser, mais le rendu global est satisfaisant même si simplifié.

Lors de la première cartographie, il peut rater des parties du domicile. Il est assez intelligent pour s'adapter et mettre à jour la carte quand il découvre de nouvelles zones, ou des changements d'aménagement.

Vous pouvez personnaliser la carte pour fusionner ou séparer les pièces, et les nommer. Cela permet un meilleur traitement localisé des pièces, facilite le travail du robot et se révèle idéal pour activer les commandes vocales. Il est possible de créer des zones interdites, que le robot évitera de traiter. Cela peut être l'endroit où se trouve la gamelle des chats par exemple. Idem avec les zones interdites au lavage des sols, vous éviterez en plus d'humidifier un tapis.

La navigation

Le Roomba j5+ est un vrai travailleur acharné du nettoyage, mais avec sa manière bien à lui. Sa navigation, typique des robots aspirateurs sans télémètre laser, implique qu'il se cogne souvent pour se repérer. Il commence son travail en longeant les bords de la pièce, puis enchaîne avec un parcours en zigzag. Cette première étape, il la maîtrise très bien, même s'il lui arrive de ne pas traiter uniformément les plinthes. Son déplacement peut paraître un peu chaotique. Il se cogne, recule, semble réfléchir, puis repart. Étonnamment, le résultat est bien meilleur que ce qu'on pourrait craindre en le voyant à l'œuvre. Il se révèle aussi efficace qu'un robot équipé d'un télémètre laser, il prend juste environ 10 à 15 % plus de temps pour traiter la même surface.

Ses deux roues crantées et son puissant moteur lui permettent de franchir sans problème des obstacles jusqu'à 1,5 ou 2 cm de hauteur.

La détection d'obstacle

Nous avons testé la détection d'obstacle en plaçant un câble USB plié et un autre sur sa longueur, une voiture jouet, une mini voiture et deux Playmobil. Pour vérifier la promesse Poop de iRobot (si le robot passe sur une déjection animale, l'Américain s'engage à le remplacer) en plaçant le résultat des efforts de Lina, une chatte écaille de tortue de 6 Kg.

iRobot nous donne ici une démonstration magistrale de la qualité et de la performance de ses algorithmes. Ainsi, il évite parfaitement le câble USB plié, et une fois sur trois celui déplié. Les pièces Lego, malgré leurs tailles, sont parfaitement repérées et évitées pour ne pas être aspirées. La chaussure de même que la mini voiture et la voiturette. C'est bluffant, il ne passe jamais dessus et au maximum les frôle. Il a fait tomber un Playmobil une fois sur dix passages et ne le passe jamais à l'aspiration.

Il est par contre bien plus prudent avec les déjections animales. Il les repère de loin et les évite largement en tournant autour dans un rayon d'environ 10 cm. Bluffant et il fait mieux que des robots à plus de 1000 euros qui frôlent parfois un peu trop ce type de déjection.

Après un cycle de nettoyage, un rapport est édité et vous permet de visualiser sur la carte et en photos chaque obstacle. Vous pourrez alors préciser si c'est un obstacle temporaire, ou non ou si le robot s'est trompé et qu'il n'y a pas d'obstacle. Les photos seront ensuite traitées par iRobot pour améliorer les algorithmes. De plus, nous avons un résumé visuel du cycle de nettoyage et pouvons identifier les zones traitées en vert et celles oubliées en blanc.

Aspiration et lavage

Sa qualité d’aspiration est impressionnante. Sur sol dur, il récupère plus de 90 % des résidus, et de 85 à 90 % sur des tapis à poil ras. Sur les tapis à poil long, il atteint les 75 %, se montrant particulièrement efficace avec les poils d'animaux. Par contre, attention avec les petits papiers : ils peuvent boucher le système d'autovidage de la Clean Base.

Par contre, le nettoyage humide des sols est une toute autre histoire. Nous avons placé au sol du café, du cola, du ketchup et du maquillage très gras. Les liquides sont d'abord étalés au premier passage et au second presque éliminés, mais il peut rester des traces. Le ketchup par contre est une catastrophe, il est plus étalé qu'autre chose et il faut trois passages pour avoir un résultat correct. Mais de toute façon, le sol reste collant et donc vous serez de toute façon obligé de passer la serpillière vous-même.

Le maquillage est écrémé mais pas plus, même après trois passages. Ce robot n'est donc bon qu'à traiter des taches généralement liquides, fraîches et surtout sans sucre. Un résultat décevant, avec ou sans liquide de nettoyage ajouté à l'eau.

Niveau bruit, il n'est pas des plus discrets : environ 65 à 70 dB à 5 cm, 60 à 65 dB à deux mètres, et 40 à 50 dB dans une pièce adjacente. Son autonomie varie entre 1h et 1h45, ce qui est plutôt bon.

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Conclusion