Espagne : le père de Neymar aurait payé la caution d’un million d’euros pour libérer Alvès

Selon la presse espagnole, Dani Alves devrait être prochainement remis en liberté provisoire grâce à la caution d’un million d’euros qui serait réglée par le père de Neymar.

    Dani Alves bientôt en liberté ? Condamné le 22 février à quatre ans et demi de prison pour viol sur une jeune femme dans une boîte de nuit barcelonaise en décembre 2022, le Brésilien devrait pouvoir bénéficier d’une mise en liberté provisoire très prochainement. La justice espagnole a accepté, ce mercredi, la demande de l’ancien footballeur, qui a fait appel de sa condamnation, en attendant le verdict final. La condition principale serait de verser une caution d’un million d’euros.

    Un montant qui semblait rédhibitoire pour l’ancien latéral du PSG et du Barça dont les avoirs sont pour l’instant gelés en raison d’un différend financier avec son ex-femme. Mais Alves pourra finalement présenter la somme demandée… grâce au père de Neymar. Selon plusieurs médias espagnols, dont la Vanguardia, Neymar Senior aurait en effet annoncé qu’il payerait la caution.

    Pour rappel, c’est déjà son ancien coéquipier Neymar qui avait payé une partie des frais d’avocat, pour un montant supérieur à 150 000 dollars (environ 138 000 euros), pour le procès.

    Outre la caution d’un million d’euros, ses deux passeports espagnol et brésilien lui seront retirés et « il lui sera interdit de quitter le territoire national », a souligné le tribunal dans un communiqué.

    Une décision qui a été aussitôt dénoncée en termes très vifs par l’avocate de la plaignante, Me Ester García, qui s’est dite « très surprise » et « très indignée », et a annoncé qu’elle ferait appel contre un arrêt « qui n’est pas conforme au droit », y voyant « une justice pour les riches ».

    Pour justifier cette remise en liberté, le tribunal de Barcelone a mis en avant les nombreuses conditions encadrant l’éventuelle remise en liberté de l’ex-star de la sélection brésilienne. Alves, 40 ans, qui est en détention depuis le 20 janvier 2023, devra aussi « se présenter toutes les semaines » au tribunal et répondre « à toutes les convocations » judiciaires d’ici à son nouveau procès, dont on ignore la date.

    Il lui sera également interdit d’approcher « à moins d’un kilomètre du domicile » ou « du lieu de travail » de la victime et « de communiquer avec elle par tout moyen », souligne le tribunal.

    Dani Alves avait demandé sa remise en liberté provisoire mardi lors d’une brève session à huis clos devant le tribunal de Barcelone. Le parquet s’était opposé à cette demande, estimant que le risque de fuite était important.

    Entendu par vidéoconférence depuis la prison de Barcelone où il est détenu, l’ancien arrière latéral de la Seleção avait assuré au tribunal qu’il ne prendrait pas la fuite, ajoutant qu’il croyait en la justice, selon des sources judiciaires.

    Son avocate, Me Inés Guardiola, qui avait proposé une caution de 50 000 euros en contrepartie de la remise en liberté de son client, avait rappelé, de son côté, que l’ancien joueur avait déjà purgé un quart de la peine prononcée en première instance.

    Un argument pris en compte par le tribunal, qui s’était jusqu’à présent opposé aux différentes demandes de remise en liberté du joueur en raison justement du risque de fuite, jugé élevé compte tenu de ses moyens financiers.

    « Il faut prendre en compte le temps qui a passé » depuis le début de son incarcération, qui le rapproche de sa date potentielle de remise en liberté, a souligné dans sa décision le tribunal pour justifier son changement d’appréciation.

    De quoi agacer l’avocate de la plaignante. « C’est un scandale qu’on laisse en liberté une personne alors qu’on sait qu’elle peut rassembler le million d’euros en un rien de temps », a déclaré Me Ester García sur la radio catalane RAC-1.

    Le parti de gauche radicale Sumar, membre de la coalition de gauche au pouvoir à Madrid, a également vertement critiqué la décision. « Dani Alves peut attendre chez lui la sentence définitive d’un viol parce qu’il a un million d’euros. La justice est patriarcale et de classe. Ça suffit ! », a lancé Sumar dans un message sur le réseau social X.

    Lors de son procès, Alves avait assuré que la relation sexuelle était consentie, mais sa défense avait été fragilisée par ses nombreux changements de versions, épinglés par l’accusation.

    Footballeur parmi les plus titrés de l’histoire, Dani Alves a connu la période la plus glorieuse de sa carrière au Barça, entre 2008 et 2016. Au moment de son incarcération, il jouait dans le club mexicain des Pumas, qui l’a licencié.