Béziers : un escroc aux mille victimes d'un site web de pub fictif condamné treize ans après

Un Héraultais de 48 ans a été condamné à deux ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Béziers pour avoir escroqué un millier de victimes d'un site web fictif.

L'escroc avait proposé des sites web de publicité gratuits, mais...
L’escroc avait proposé des sites web de publicité gratuits, mais… (©Pixabay )
Voir mon actu

Il aura fallu treize années au tribunal judiciaire de Béziers pour gérer une escroquerie tentaculaire, avec deux audiences en correctionnelle qui viennent de déboucher sur une condamnation.

C’est, en effet en 2011, qu’une information judiciaire était ouverte par le procureur de la République de l’époque, à la suite de nombreuses plaintes déposées depuis 2009 dans plusieurs régions de France et en particulier sur le ressort du parquet de Béziers, où elles étaient regroupées.

Deux jours d’audiences

Des centaines de sociétés, d’entreprises unipersonnelles et d’artisans déposaient des plaintes pour avoir été escroqués par le gérant de deux sociétés, Odevia et Publiciweb, leur ayant proposé de créer sans frais un site internet. L’offre était alléchante et le démarchage qui suivait dans la foulée était plus qu’intéressant, à l’aune du développement du net sur la toile.

Sur le papier, le contrat paraissait simple et les intéressés n’avaient rien flairé de suspect, mais les chefs d’entreprise, gérants de société, restaurateurs et autres ont vite déchanté en découvrant être tombés dans le panneau : en réalité, des sommes importantes étaient ponctionnées. Des centaines de plaintes étaient alors déposées partout sur le territoire.

De longues investigations ont été menées durant plusieurs années par plusieurs juges d’instruction successifs dus tribunal judiciaire de Béziers qui ont délivré des commissions rogatoires à un service d’enquête, permettaient d’identifier un millier de victimes.

À lire aussi

De nombreuses parties civiles ont, enfin, vu le bout du tunnel, avec le procès tant attendu depuis des années qui s’est déroulé jeudi 21 et vendredi 22 mars 2024 devant le tribunal correctionnel. Le président a résumé les faits reprochés au gérant des deux sociétés, un Héraultais âgé de 48 ans, ce que confirme Raphaël Balland, le procureur de la République de Béziers.

Fonds transférés au Maroc

« Le mode opératoire consistait, pour l’essentiel, à faire souscrire aux victimes des contrats de conception de site web supposément financés par l’hébergement de publicités sur ce site, rendant l’opération neutre pour le client. La conception du site web était en réalité adossé à la signature d’un contrat de financement avec un organisme de crédit. Ladite signature était obtenue par l’usage de manœuvres frauduleuses, telles que l’imitation de la signature du client, le post-datage des contrats ou la fourniture d’un faux site web », indique le procureur de la République de Béziers.

Vidéos : en ce moment sur Actu

À lire aussi

L’audience a montré que, « la société de location d’espace publicitaire, largement fictive, n’employait aucun salarié et n’avait pour seul client que la société de création de site internet gérée par le prévenu. Le produit des escroqueries, des fonds élevés, était ensuite transféré à une autre société du quadragénaire située au Maroc », précise Raphaël Balland.

Présent au tribunal, où il était jugé pour escroquerie et banqueroute, l’auteur présumé était condamné à 2 ans d’emprisonnement avec sursis, ainsi qu’à une interdiction de gérer une entreprise pour une durée de 15 ans. Il était également condamné à verser plus de 100 000 € de dommages-intérêts aux victimes s’étant constituées parties civiles.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

Dernières actualités

Métropolitain

Voir plus
Le Journal Lire le journal