Monsieur le Président Joseph Berlin-Sémon

Crédit photo Philippe Pradier

Crédit photo Philippe Pradier

À la fin de leur carrière, quelques coureurs décident de s'investir dans leur sport, de l'autre côté de la barrière. C'est le cas de Joseph Berlin-Sémon. Champion de France de demi-fond une dernière fois au mois de septembre (lire ici), l'entraîneur de la Groupama-FDJ a échangé le maillot-cuissard pour le costume de président. Élu en janvier Président de l'association France demi-fond qui pilote la discipline, le désormais ancien coureur de 29 ans parle de son nouveau rôle à DirectVelo

DirectVelo : Comment es-tu devenu président ?
Joseph Berlin-Sémon : Après le Championnat de France (au mois de septembre, NDLR), j'en ai discuté. Alain Gaudillat souhaitait se retirer de la présidence. J'avais exprimé mon souhait, comme Kévin (Fouache) de continuer à m'investir dans le demi-fond et lui rendre la pareille pour garder la bonne dynamique pour la faire perdurer, continuer à aller courir à l'international. J'ai été élu président à l'assemblée générale en janvier et Kévin (Fouache), vice-président mais il reste les personnes déjà investies, les plus anciens qui ont l'expérience pour nous guider.

Quel est ton programme ?
On espère apporter de nouvelles idées et faire découvrir la discipline à de nouveaux coureurs. Nous allons découper la France en grandes régions pour mettre sur pied des opérations de découvertes. Au vélodrome de Saint-Denis-de-l'Hôtel, à celui de Lyon avec François Toscano et le groupe de Dijon et au vélodrome de La Roche-sur-Yon, pour nous aider à faire grandir la discipline. Nous voulons donner envie aux jeunes et aux moins jeunes. Nous voulons aussi former des pilotes, remettre en place des compétitions et donc des organisations.

« DES JOURNÉES D'INITIATION POUR LES HOMMES ET LES FEMMES »

Tu ressens le poids de la charge de président ?
Je reçois des coups de téléphone des membres du bureau. Nous avons une réunion mensuelle pour avoir une dynamique. Je m'appuie sur les autres membres. Je ne suis pas tout seul. Par exemple, c'est surtout Michel Meunier qui a des contacts avec la FFC puisqu'il est à la commission piste.

Vas-tu chercher à féminiser la discipline ?
Nous avons abordé la féminisation dès la première réunion en février. Déjà, par le passé, des coureuses étaient intéressées pour découvrir la discipline, et aussi le derny. L'association s'occupe aussi du derrière derny. L'idée est, dès le printemps, de mettre en place des journées d'initiation pour les hommes et les femmes. Il y a déjà eu un Championnat d'Europe de derny féminin, on doit pouvoir le faire au niveau national. On peut aussi avoir des pilotes femmes, comme c'est le cas en Suisse. Nous n'avons pas de demande pour le moment mais nous y sommes ouverts, c'est bien d'avoir des avis différents.

« INVESTIR DANS DU NOUVEAU MATÉRIEL »

Vas-tu faire des demandes de financement d'actions à l'ANS (Agence nationale du sport) ?
Il y a toujours des dossiers en cours. L'association ne roule pas sur l'or. Nous avons aussi une convention en cours avec la FFC qui nous aide pour faire tourner la discipline. Sur les trois prochaines années, nous allons investir dans du nouveau matériel. Avec Kévin, Emilien (Clère) et Nathan Chevrier, nous avions investi dans le matériel mais les autres vélos ont quarante ans. De nouveaux vélos nous aideront pour réhausser notre niveau international et donner envie.

Quels commentaires sur le demi-fond as-tu envie de démentir ?
Il y a beaucoup de stéréotypes. Mais tant qu'on n'est pas monté sur le vélo ou la moto, on ne se rend pas compte de l'aspect physique et tactique. C'est un effort qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. C'est ça qui m'avait donné envie de continuer.

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