Après le non catégorique du Real Madrid, le Stade Rennais a aussi fait part de vives réticences pour libérer ses joueurs en vue du tournoi olympique de football, entre le 24 juillet et le 9 août, par la voix de son directeur sportif, Florian Maurice, ce mercredi.
Adrien Truffert, Désiré Doué et Arnaud Kalimuendo figuraient sur la dernière liste du sélectionneur Thierry Henry, Januël Belocian avait été convoqué en novembre et Benjamin Bourigeaud, au titre des joueurs de plus de 23 ans, pourraient être sur le radar de la fédération.
Mais, alors que l’entraîneur Julien Stephan était interrogé sur l’éventualité de voir trois ou quatre éléments convoqués pour les JO, Florian Maurice est intervenu : « Moi j’ai une réponse : non », a-t-il lancé en riant.
L’ancien avant-centre, qui avait disputé la compétition en 1996, à Atlanta, avec les Bleus, marquant trois buts en trois matches disputés, a ensuite été plus conciliant, reconnaissant qu’il s’agissait d’une compétition « effectivement fantastique ».
Mais « il faut comprendre aussi les clubs et je crois qu’il y a un très, très grand club (le Real) qui a été très clair et très cash là-dessus », a-t-il rappelé.
« Un risque sur la santé de certains joueurs »
Le club espagnol a fait savoir, dans un courrier, à plusieurs fédérations qu’il ne libèrerait aucun joueur à cette période.
« Évidemment, on fera du mieux possible pour pouvoir aider l’équipe de France, mais il faut que les intérêts soient communs. On ne peut pas se déshabiller pour habiller l’équipe de France », a-t-il plaidé.
Refusant de « donner de nombre exact » de joueurs convoqués qu’il trouverait acceptable, il a reconnu qu’il « faudra qu’il y ait des discussions, évidemment, avec les dirigeants de ces équipes de France ».
Même son de cloche chez le coach des Bretons, qui vient de prolonger jusqu’en 2026. « Il y a du rêve et puis après il y a le concret, le côté pragmatique aussi d’un club, de défense de certains intérêts », a-t-il souligné.
Il a notamment déploré que personne ne semble se soucier du « nombre de semaines de récupérations entre les deux saisons ». La préparation pour les JO devrait débuter mi-juin, un mois après la dernière journée de 2023/2024, alors que la première journée de 2024/2025 est programmée autour du 17 août, une semaine après la finale du tournoi olympique.
« Cela impliquerait des vacances réduites et donc un risque pour les mois de septembre, octobre, novembre sur la santé de certains joueurs, donc ça demanderait peut-être quelques aménagements pour qu’ils puissent durer dans la saison », a complété Stephan.
Portes ouvertes pour les joueurs de la formation ?
Au Stade Rennais, l’épisode douloureux de Jérémy Gélin, autorisé à participer aux JO de Tokyo mais gravement blessé au genou juste avant le début de la compétition, est resté dans les mémoires. Il faut d’ailleurs se souvenir qu’en 2021, Sylvain Ripoll, sélectionneur de l’équipe olympique, avait eu toutes les peines du monde à composer une liste digne de ce nom. L’équipe nationale avait été éliminée dès le premier tour.
Autre cas à éclaircir, celui des joueurs du centre de formation. À Rennes, par exemple, Wilson Samaké est international malien U23, donc susceptible de faire les JO avec son pays, qualifié cet été.
À n’en pas douter, les clubs français concernés par cette épineuse question vont devoir se positionner rapidement, afin d’éviter un nouveau psychodrame.
