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FranceLe Loto du patrimoine est reparti pour un tour

L’Usine de la grande vapeur à Oyonnax, dans l’Ain.

Ce sera la septième édition, mais bien des gens ont l’impression qu’il s’agit déjà d’une vieille habitude. Le 20 mars, Stéphane Bern a présenté en tandem avec Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture, le Loto du Patrimoine. Les duettistes se connaissent depuis longtemps. J’ai appris par «Le Figaro» qu’ils s’étaient rencontrés au mariage du duc Jean de Vendôme, actuel comte de Paris. Autrement dit le prétendant actuel au trône de France. La chose peut apparemment créer des liens. L’actuelle ministre se trouvait aussi avec un battant. Elle aime ça. Né en 2018, le Loto se calcule en chiffres qui parlent. Sa création a rapporté 280 millions d’euros, ce qui a permis de venir au secours de 860 sites, dont 560 peuvent aujourd’hui se voir considérés comme sauvés. Il y a 310 chantiers terminés. Il en reste 270 en cours. Un bilan plus que positif à l’heure où l’État français lime tant et plus les crédits du patrimoine naturel et construit.

La tribune du stade de Marville à La Courneuve.

Pour 2024, il y aura à nouveau dix-huit sites principaux. La pondération est comme toujours territoriale. Il en faut ainsi beaucoup pour les sourcilleux territoires d’outre-mer. Guadeloupe, Martinique, Nouvelle-Calédonie et j’en passe. Les fonds iront à des bâtiments qui ne se seraient sans doute pas vus pris en considération ailleurs. Autrement, le choix favorise un lieu par région, celles-ci ayant diminué en nombre depuis le découpage territorial refait sous François Hollande. Là aussi, il s’agit de ménager la chèvre et le chou. Au départ, les universitaires faisaient un procès d’intention à Stéphane Bern. Ils le voyaient favorisant les églises et les châteaux au détriment du patrimoine dit mineur. Ces gens pensaient aussi que les époques très anciennes se verraient chouchoutées par rapport au XIXe, et surtout au XXe siècle. Il a donc fallu leur clouer le bec avec un mélange des genres. Ce dernier me semble parfaitement illustré par la sélection actuelle.

Le jubé de la cathédrale de Noyon.

Le XXe siècle se voit par conséquent pris en compte, avec notamment des installations sportives. C’était l’année ou jamais avec les Jeux olympiques de Paris. La tribune de Marville, qui se trouve en plus à La Courneuve, banlieue parisienne sensible s’il en est, fait donc partie de la liste. Elle rejoint ainsi le bâtiment le plus proche de la Suisse romande. Il s’agit de l’Usine de la Grande Vapeur d’Oyonnax, ville aujourd’hui bien perdue dans l’Ain. J’ai aussi noté les écuries d’un haras de Saint-Lô, actuellement sans toit, ou la grande halle de Revel, qui semble spectaculaire en photos. Ces monuments rejoindront ainsi les aqueducs et les meuneries romains de Barbegal, que l’ont dit officiellement «dans un état inquiétant». Qu’est-ce que cela doit être…

Et l’extérieur de la cathédrale de Noyon, qui ne se porte guère mieux.

Il fallait aussi une cathédrale, celles-ci se retrouvant depuis 1905 dans le giron de l’État. Le Loto a retenu celle de Noyon, dont les images me semblent assez affolantes. Comment a-t-on pu arriver à un tel niveau de dégradation? Conservé, alors qu’ils sont devenus rares depuis le XVIIIe siècle, le jubé semble par ailleurs très intéressant. Il y a en plus les éminents souvenirs historiques liés au lieu. C’est ici (mais dans une version précédente de l’église) qu’ont été sacrés Charlemagne, puis Hugues Capet. Ceci avant que Calvin naisse en 1509 à Noyon, bien entendu!