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Royaume-Uni : Rishi Sunak ne parvient pas à redresser le camp des conservateurs à l'approche des élections

Le Premier ministre britannique enchaîne les déconvenues, si bien que le scénario d'une remontée dans les sondages à l'approche des élections législatives paraît compromis. Prochain écueil pour Rishi Sunak : les élections locales du 2 mai.

Prochain écueil pour Rishi Sunak : les élections locales du 2 mai.
Prochain écueil pour Rishi Sunak : les élections locales du 2 mai. (Andy Buchanan/AFP)

Par Ingrid Feuerstein

Publié le 28 mars 2024 à 07:00Mis à jour le 28 mars 2024 à 09:08

C'est officiellement la « pause de Pâques » à Westminster. Mais les 20 jours de suspension du Parlement n'auront rien d'une trêve pour le Premier ministre, Rishi Sunak. Depuis le début de l'année, le leader conservateur a enchaîné les déconvenues, si bien que le scénario d'une remontée dans les sondages à l'approche des élections législatives paraît désormais compromis. C'est en tout cas ce que pense le sondeur John Curtice, une référence en Grande-Bretagne, pour qui « le Labour a 99 % de chances de former la prochaine administration ».

En début d'année, la stratégie de Rishi Sunak consistait à repousser autant que possible les élections - au plus tard en janvier 2025, mais la décision de la date revient au Premier ministre - pour donner le temps aux électeurs de ressentir l'amélioration de la conjoncture économique et les effets des baisses d'impôts.

Un temps envisagé, une tenue des législatives le 2 mai, en même temps que les élections locales, est désormais exclue, la date la plus probable étant désormais en octobre.

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Défections en série

Si le pari d'une amélioration de la situation économique semble être validé, alors que le recul de l'inflation et la fin de la récession se confirment, rien ne garantit que ce calcul préservera les conservateurs d'une déroute dans les urnes. Dernier incident en date, Rishi Sunak a affronté mardi soir deux démissions de secrétaires d'Etat au sein de son gouvernement, Robert Halfon et James Heappey. Motif : ils ne se représenteront pas aux prochaines élections, comme d'ailleurs une soixantaine de députés sur les bancs des Tories.

Ce n'est pas la première défection à laquelle le Premier ministre doit faire face. En novembre déjà, sa remuante ministre de l'Intérieur avait claqué la porte sur fond de désaccord au sujet de la loi sur l'immigration. Plus récemment, Lee Anderson, ex-numéro deux du parti, exclu pour des propos islamophobes, a rejoint les rangs de Reform UK, le parti d'extrême droite.

Polémiques récentes

D'autres polémiques récentes ont entaché la gestion de Downing Street, comme celle sur les propos ouvertement racistes qu'aurait tenu un grand donateur du Parti conservateur, Frank Hester. A cela s'ajoute l'imbroglio autour du projet de loi visant à renvoyer les migrants illégaux vers le Rwanda.

Rejeté en grande partie par la Chambre des lords , le texte n'a pu être adopté avant la trêve parlementaire de Pâques. Ce report repousse encore le décollage des premiers vols vers Kigali, sur lequel Rishi Sunak s'était engagé auprès des électeurs avec son slogan « stop the boats », en référence aux embarcations de migrants qui traversent la Manche.

Dans ce contexte, le Parti conservateur aborde les prochaines élections locales en position de grande fragilité. Les Tories pourraient perdre 500 sièges dans les conseils municipaux s'ils reproduisent leur contre-performance de l'an dernier. Deux grandes métropoles, celle des West Midlands (Birmingham, Coventry) et de Tees Valley (Hartlepool, Middlesbrough), pourraient basculer à gauche. Le même jour, une élection partielle pour un siège de député à Blackpool, dans le nord du pays, doit également se tenir, avec le risque de voir un nouveau siège échapper aux conservateurs.

Risque de coup

En tout état de cause, une défaite cinglante lors de ces élections locales pourrait relancer les appels à une élection à la tête des Tories, si la base du parti en vient à considérer qu'un autre leader serait mieux à même de les mener lors des élections. Le « Daily Mail », un tabloïd conservateur, a récemment évoqué une tentative de « putsch » de la part de Penny Mordaunt. Actuellement leader des conservateurs à la Chambre des communes, elle avait affronté Rishi Sunak dans l'élection à la tête du parti à l'été 2022. Mais l'intéressée a fermement démenti ces rumeurs.

Et changer de leader avant les élections pourrait plonger encore davantage les conservateurs dans la crise. C'est ce que pense le chroniqueur du « Times », Daniel Finkelstein : « Aussi sinistre soit la position des Tories dans les sondages, l'idée d'installer un autre Premier ministre est totalement absurde. Rien que le fait d'en parler est extrêmement préjudiciable », écrit-il.

Ingrid Feuerstein (Correspondante à Londres)

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