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Trisomie 21 : un start-up de Roscoff espère un médicament pour réduire les effets cognitifs

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La start-up roscovite Perha Pharma a reçu l'autorisation de mener des essais cliniques sur l'homme depuis quelques mois, pour tester un candidat-médicament pour réduire les effets cognitifs de la trisomie 21. Les premiers essais sur les animaux sont très encourageants.

Laurent Meijer a créé la start-up Perha Pharma en 2019 à Roscoff Laurent Meijer a créé la start-up Perha Pharma en 2019 à Roscoff
Laurent Meijer a créé la start-up Perha Pharma en 2019 à Roscoff - DR

La journée mondiale de la trisomie 21 fondée à l'initiative de la France en 2005 se tient ce jeudi 21 mars. Le syndrome concerne environ une grossesse sur 400. On estime qu'il y a entre 50.000 et 70.000 personnes atteintes en France.

La trisomie 21 entraîne une série de symptômes plus ou moins lourds selon les personnes touchées : malformations cardiaques, voire rénales, troubles de la croissance, baisse du tonus musculaire, troubles cognitifs, etc. Des handicaps auxquels s'ajoutent, des difficultés d'apprentissage, ou encore de mémorisation ou de localisation dans l'espace. C'est à ce sujet que le candidat-médicament de la start-up Perha Pharma (fondée à Roscoff) en 2019 est porteur d'espoir : "La trisomie 21,  c'est la présence d'un troisième chromosome 21 qui contient 250 gènes. Il y a une protéine qui semble être responsable de ces difficultés cognitives", explique Laurent Meijer, le directeur scientifique et fondateur de l'entreprise.

Un espoir aussi pour les malades d'Alzheimer

Cette protéine, DYRK1A, est donc ciblée par les molécules du candidat-médicament de Perha Pharma : "Elles vont diminuer son activité et on se rend compte que cela peut corriger les difficultés d'apprentissage. C'est ce que montrent les tests sur des modèles animaux de trisomie 21 et d'Alzheimer. Nous avons corrigé les difficultés de mémorisation".

En effet, le médicament pourrait aussi être utile aux malades d'Alzheimer, car la même protéine se retrouve impliquée (de manière différente, elle n'est pas présente en trop grand nombre mais "coupée" et davantage active). Le mécanisme du médicament permettrait en fait d'entraîner la formation des synapses, les connexions entre les neurones.

120 volontaires pour les premiers essais cliniques sur l'homme

L'entreprise a reçu l'autorisation de mener des essais cliniques sur l'homme. La phase 1 a déjà débuté à Grenoble : "C'est une étude qui vise à bien définir la tolérance de l'être humain et à mesurer l'absorption et l'élimination du produit, on ne teste pas l'efficacité".

Les tests ont donc commencé sur 96 volontaires sains (sans pathologies et plutôt jeunes) et sur deux cohortes de patients : 12 adultes atteints de trisomie et 12 atteints d'Alzheimer pour constater s'il y a une différence sur la tolérance et l'absorption. "Ils ne reçoivent le traitement qu'une seule fois donc pour l'instant, on n'attend aucune amélioration, car on s'est aperçu lors des tests sur les animaux qu'il fallait une dizaine de jours de traitement pour commencer à voir des effets".

Les résultats de la phase 1 sont attendus pour la fin de l'année 2024. La phase 2 qui visera cette fois à tester l'efficacité de la molécule, pourrait commencer en 2025, si les dernières études de tolérance de longue durée chez l'animal sont menées avec succès.

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