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"Bendo", la tête de réseau du seul trafic Uber shit connu en Corse-du-Sud, condamné à 9 ans de prison

Selon les avocats de la défense, ici Me Jérôme Susini, et les soupçons de l’instruction, le prévenu n’aurait pu agir seul à la tête de ce réseau.

Selon les avocats de la défense, ici Me Jérôme Susini, et les soupçons de l’instruction, le prévenu n’aurait pu agir seul à la tête de ce réseau.

Photo LP (archives)

Jugé, Samuel Q. est décrit comme la tête de réseau de ce trafic qui s’organisait entre 2021 et 2022. Un trafic Uber shit s’était déployé, "le seul connu de Corse du Sud" via Snapchat, sous le pseudonyme "Bendo". Il a été condamné à 9 ans de prison.

Samuel Q. s’assoit dans le box. Seul. De forte corpulence, tatouages au cou, sur les mains, les doigts, il arbore un tee-shirt blanc sur lequel il est inscrit : "Bastia". "Il manque du monde ici", s’exclame d’emblée la présidente de cette audience qui durera toute une journée. C’est seul donc que Samuel devra répondre de ses actes dans ce dossier de trafic de stupéfiants entre la Corse et le continent, atypique par son ampleur, sa durée et la personnalité de son principal artisan.

Huit autres prévenus manquent à l’appel, les "mules" de l’histoire, jugés sous le régime de la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Selon les avocats de la défense et les soupçons relevés lors de l’instruction, Samuel n’aurait pu agir seul à la tête de ce réseau qui s’organisait entre Marseille, le Var (des transactions auraient eu lieu à Six-Fours-les-Plages et Ollioules) et la Corse-du-Sud, plus particulièrement Porto-Vecchio. Lieu même où un trafic Uber shit et Uber coke s’étaient déployés, "le seul connu de Corse du Sud", soit des livraisons de drogue à domicile via les messageries cryptées Snapchat et Telegram, sous le pseudonyme "Bendo".

Les mules, des femmes, parfois mineures

L’enquête avait ainsi permis de mettre au jour cet important trafic avec l’emploi de "mules" qui avait duré près de 21 mois, entre mars 2021 et décembre 2022. Ces "mules" étaient particulièrement bien choisies : essentiellement des femmes, "moins visibles, plus discrètes et fiables que des hommes", parfois mineures, l’une sourde et muette.

Recrutées sur Snapchat, elles effectuaient des allers-retours rapides, le plus souvent dans la journée, par voie de mer et/ou des airs. Elles transportaient les stupéfiants dans des valises tandis que les espèces cheminaient lors du voyage inverse. La drogue était stockée et conditionnée dans des logements loués sous de fausses identités par Samuel, tout comme les véhicules pour assurer le transport. Tous décrivent un rythme de vente "très soutenu", laissant entendre "la bonne santé" du réseau et donc d’importants bénéfices. L’une des mules aurait effectué près de 24 allers-retours en quatre mois.

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