Vous n'avez rien suivi aux affaires judiciaires qui poursuivent Donald Trump? L'article à lire pour connaître leurs derniers rebondissements

Donald Trump est accusé d'avoir maquillé les comptes de son groupe immobilier Trump Organization pour rembourser son ancien avocat, devenu son ennemi juré, Michael Cohen, à qui il avait demandé de verser 130.000 dollars à l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels, juste avant la présidentielle de 2016. Mais ce n'est pas la seule affaire qui menace l'ex-président des Etats-Unis, qui se verrait bien de retour à la Maison Blanche.

La rédaction Publié le 26/03/2024 à 20:15, mis à jour le 26/03/2024 à 20:15
M. Trump est accusé dans cette affaire d'avoir maquillé les comptes de son groupe immobilier pour rembourser son ancien avocat Michael Cohen, à qui il avait demandé de verser 130.000 dollars à l'actrice de films pornos Stormy Daniels, juste avant la présidentielle de 2016. Photo AFP

Donald Trump sera jugé au pénal à partir de mi-avril à New York, une première historique pour un ex-président américain, qui a bénéficié lundi 25 mars d'un répit financier en appel dans un autre procès civil qui l'avait vu condamné à un demi-milliard de dollars d'amende.

Dans une ambiance électrique au tribunal pénal de Manhattan, l'ex-locataire de la Maison Blanche, qui rêve d'y retourner, l'air renfrogné et visiblement exaspéré, s'est accroché avec le juge Juan Merchan, qui a décidé que l'affaire de paiements à une actrice de films pornographiques en 2016 serait bien jugée à partir du 15 avril.

"Je ne comprends pas comment on peut avoir un procès en pleine élection. C'est injuste", a protesté le candidat républicain au scrutin de novembre devant la presse, dans son immeuble de Wall Street.

Mais le juge Merchan lui a clairement fait comprendre dans le prétoire qu'il n'ajournerait pas de nouveau ce procès pénal qui devait initialement commencer ce lundi.

M. Trump est accusé dans cette affaire d'avoir maquillé les comptes de son groupe immobilier Trump Organization pour rembourser son ancien avocat devenu son ennemi juré, Michael Cohen, à qui il avait demandé de verser 130.000 dollars à l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels, juste avant la présidentielle de 2016.

Donald Trump nie avoir eu un rapport sexuel en 2006 avec cette femme, Stephanie Clifford de son vrai nom, qui aurait reçu cette somme pour taire leur liaison alors que l'homme d'affaires était déjà remarié à Melania Trump.

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Le péril Trump

Une caution ramenée à 175 millions de dollars

Un tel procès pénal sera une première historique pour un ancien président des Etats-Unis. Dans cette affaire, le magnat de l'immobilier est inculpé de 34 fraudes comptables, punies d'une peine maximale de quatre ans de prison dans les cas les plus graves.

Mais, souligne auprès de l'AFP le professeur de droit de l'université de Virginie (est), Carl Tobias, Donald "Trump a déjà dit qu'il ferait appel ce qui risque de repousser encore la date du 15 avril".

Inculpé dans quatre affaires pénales et déjà condamné à de très lourdes amendes dans deux procès civils, Donald Trump a toutefois eu lundi une bonne nouvelle financière par la justice de New York.

Une juridiction d'appel a ramené à 175 millions de dollars sous dix jours la caution judiciaire qu'il doit apporter pour garantir le paiement d'un total de 464 millions de dollars d'amendes et d'intérêts auxquels lui et ses fils Eric et Don Jr. ont été condamnés en février pour fraudes financières au sein de la Trump Organization.

Une "chasse aux sorcières", selon Trump

M. Trump a dit "respecter profondément la décision d'appel" et assuré qu'il déposerait "175 millions de dollars en liquide, en obligations ou en actions, ou tout ce qui est nécessaire, très rapidement, dans les dix jours".

Il avait de fait jusqu'à ce lundi pour fournir cette garantie sous peine de voir la procureure générale de l'Etat de New York Letitia James - qui le poursuit depuis 2022 et l'a fait condamner le 16 février par le juge new-yorkais Arthur Engoron - commencer à geler ses comptes et saisir ses biens immobiliers. Tels que la Trump Tower, sur la 5e avenue, ou un immeuble de Wall Street.

M. Trump n'a cessé jusqu'à lundi matin de dénigrer les magistrats James et Engoron, "raciste" pour l'une, "corrompu" pour l'autre, et aux mains de la "clique des démocrates" du président Joe Biden, selon ses messages sur son réseau Truth Social. Ses procès sont "une chasse aux sorcières et un canular", s'est-il encore exclamé en entrant dans la salle d'audience du tribunal pénal de Manhattan.

Une saisie de ses biens immobiliers sonnerait comme une véritable "humiliation", selon le professeur Carl Tobias, et son "image (...) de milliardaire qui a réussi" en serait ternie d'après Andrew Weissmann, ex-procureur fédéral et auteur d'un livre sur les inculpations de l'ancien président (2017-2021).

Donald Trump s'était targué vendredi de disposer de "près de 500 millions de dollars en liquide, dont une partie importante destinée à être utilisée dans (sa) campagne" contre Joe Biden. Il a également bénéficié vendredi d'une bouffée d'oxygène financière, avec un feu vert à l'entrée en Bourse de sa société de médias, Trump Media & Technology Group, qui devrait lui rapporter des milliards de dollars.

Ces derniers événements devraient permettre d'augmenter sa fortune de plus de 4 milliards de dollars selon Bloomberg, lui permettant d'atteindre 6,4 milliards et d'ainsi devenir l'un des 500 hommes les plus riches de la planète.

Les autres affaires reportées

En Géorgie (sud-est), Donald Trump et 14 autres personnes poursuivies pour tentatives illicites d'inverser les résultats de l'élection de 2020 dans cet Etat clé ont réussi à obliger le tribunal à consacrer de longues semaines à examiner un éventuel conflit d'intérêts de la procureure en raison de sa relation intime avec un enquêteur.

Le juge a finalement écarté le 15 mars sous conditions le dessaisissement de la procureure, mais aucune date n'a encore été fixée pour ce procès, plus de sept mois après la publication de l'acte d'accusation.

Et Donald Trump est parvenu à différer sine die son procès fédéral à Washington, également pour ingérence électorale en 2020, qui devait débuter le 4 mars, en obtenant que la Cour suprême se saisisse de l'immunité pénale qu'il revendique en tant qu'ex-président. La plus haute juridiction du pays ne devrait pas se prononcer avant juin, voire juillet.

L'arme fatale de Donald Trump face à la justice: le temps

La tactique est simple, voire basique, mais redoutablement efficace: jouer la montre. A force de recours, invoquant parfois des arguments improbables, Donald Trump paraît bien parti pour échapper à la plupart de ses procès au pénal avant l'élection présidentielle.

Visé par quatre procédures pénales, le candidat républicain désormais incontesté pour affronter Joe Biden en novembre fait feu de tout bois pour passer en jugement le plus tard possible. Même lorsqu'il n'obtient pas gain de cause, le temps passé à débattre de chacun de ses recours le rapproche du but.

"Cela fait partie du système que la plupart des accusés ne veuillent pas aller au procès et de le retarder le plus possible", souligne l'ancien procureur fédéral Andrew Weissmann, coauteur d'un livre paru en février sur les inculpations de Donald Trump.

Il déplore néanmoins des "délais excessifs" de la part de certaines juridictions. Andrew Weissmann considère comme "inexcusable" que la Cour suprême n'ait pas fixé un calendrier accéléré sur la question de l'immunité, et dénonce les errements de la juge au procès fédéral en Floride (sud-est), où l'ex-président est mis en cause pour sa gestion de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

"Il s'agit de tactiques classiques pour un accusé qui ne veut pas arriver au procès", relève également un autre ex-procureur fédéral, Daniel Richman, professeur à l'université Columbia.

"Mais lorsque cela implique un ex-président, les questions à régler sont nécessairement sans précédent et exigent davantage de participation des tribunaux, voire de la Cour suprême", explique-t-il à l'AFP. "Donc quiconque pense que les avocats de Trump sont des sortes de magiciens ou de génies se trompe", ajoute-t-il.

S'il était de nouveau élu, Donald Trump pourrait, une fois investi en janvier 2025, ordonner l'abandon des procédures fédérales à son encontre.

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Var-Matin

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