Le député bruxellois Alain Van der Elst quitte le MR, il siégera comme indépendant: "Je n’ai pas toujours eu le soutien de mon parti"
L’Everois juge que "la politique peut être décevante, en tant que militant, en tant qu’entrepreneur".
- Publié le 29-03-2024 à 11h23
Le député bruxellois Alain Van der Elst (MR) a provoqué la surprise ce jeudi soir, en annonçant la fin de sa carrière politique et son départ du MR. “La politique, c’est fini. Après presque 30 années en politique, il est pour moi temps de passer à autre chose”, écrit l’Everois sur Facebook. “J’ai commencé en tant que président des jeunes du PRL de 1997 à 2000. J’ai eu la chance de devenir conseiller CPAS de 2000 à 2006 puis échevin de 2006 à 2012. Depuis 2012, je suis conseiller communal à Evere, chef de groupe, président de la section et je termine mon parcours en tant que député. Je suis militant engagé. Mon parcours, je ne le dois qu’à mon énergie, ma ténacité, mon envie d’aider les autres. Je me suis toujours battu dans l’intérêt des Everoises et Everois. Être le deuxième score de la commune est une telle marque de confiance de leur part. Aux habitantes et habitants d’Evere, je leur dis merci.”
Alain Van der Elst, entrepreneur, électricien et chef d’entreprise, explique les raisons de sa décision.
”Ces dernières semaines, j’ai pris le temps de la réflexion. Mon choix est définitif. La vie ne se résume pas à la politique et la politique n’est pas une finalité pour moi”, poursuit-il. “La politique m’a pris beaucoup de temps, d’énergie et d’argent. Parfois au détriment de mes autres activités, de mes activités professionnelles, de mes passions, de ma famille et de mes proches. Je suis artiste. Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance de participer à l’émission Starmaker. Toucher un rêve m’a aussi été révélateur. À ma coach, à celles et ceux qui croient en moi et qui me poussaient dans ce challenge, je leur dis merci.”
Il regrette de ne pas toujours avoir eu le soutien du MR.
”Et puis, la politique peut être décevante, en tant que militant, en tant qu’entrepreneur, je n’ai pas toujours eu le soutien de mon parti, le MR. Je pars sans haine.”
”Le 9 juin, je voterai libéral car ce sont mes convictions et je connais celles et ceux qui incarnent ces valeurs, celles et ceux qui sont des hommes et des femmes de parole, celles et ceux qui ne sont pas là pour des postes ou des mandats mais pour représenter, pour défendre les autres”, ajoute-t-il. “D’ici là, je siégerai à Evere et à Bruxelles, en tant qu’indépendant. Car vous qui avez voté pour moi, vous m’avez fait confiance et je ne vous décevrai pas mais aussi car je ne dois rien à personne et mon départ est ma liberté. Aux suivants, je leur souhaite courage, travail, engagement, sincérité, méritocratie. À vous, je vous dis merci. J’étais engagé. Je suis et resterai entrepreneur. Je serai artiste.”
Le député bruxellois, entré au Parlement fin 2022 en remplacement d’Alexia Bertrand, avait été déçu par la décision du parti de ne pas lui donner de place en vue sur la liste régionale.
Ce 14 mars, Alain Van der Elst, avait fait part de sa volonté de se concentrer sur les élections communales à Evere et s’était montré critique. Il ne se présentera finalement à aucune élection.
“Les présidents ont voulu marquer le coup avec de nouvelles personnalités, pour toucher différentes communautés, pointait alors Alain Van der Elst, menuisier ébéniste de formation, qui dirige sa propre entreprise d’électricité. Des décisions sont prises, et je ne commenterai pas pour dire si elles sont bonnes ou pas… J’ai mon idée et on verra après élections. Ce que je peux reprocher, c’est que la méritocratie, employée partout comme un mot magique, n’est pas toujours bien exploitée au MR. Dans la préparation des listes, un parti, ce n’est pas qu’un président. Ce sont des militants, des conseillers communaux etc. C’est frustrant pour ceux qui travaillent depuis 20 ans au MR de voir passer des gens qui n’ont jamais milité chez nous, mais sont positionnés devant eux. Nous sommes dirigés par des juristes qui sont davantage dans la stratégie… Moi, je me lève à 5 heures du matin pour aller dans mon entreprise, avant d’aller au Parlement. Trouvez-moi un parlementaire qui a fait une formation technique ? On n’a pas assez exploité ce profil-là…”
Alain Van der Elst avait ensuite nuancé. “David Leisterh a repris cette régionale et fait un boulot extraordinaire, dans les quartiers où on n’allait pas. Ce que je reproche, c’est le manque d’intelligence émotionnelle au top du parti. Je ne vise pas David Leisterh, davantage Georges-Louis Bouchez. Il est très intelligent, et parfois visionnaire. Mais parfois, dire 'Merci tu as fait un super boulot', ça vaut tout l’or du monde.”