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Jean Paul Gaultier : « J’ai toujours été flatté quand j’étais copié »

A 71 ans, le (faux) retraité de la mode invite des créateurs à revisiter ses archives pour ses collections haute couture. Une manière pour ce trublion des années 1980, indissociable des corsets et des marinières, de rester dans le jeu.

Propos recueillis par 

Publié le 19 mars 2024 à 17h00, modifié le 20 mars 2024 à 11h46

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Jean Paul Gaultier, à Paris, le 30 janvier 2024.

Qui est plus pertinent que Jean Paul Gaultier pour parler de mode aujourd’hui ? Personne, en tout cas, ne peut se vanter d’avoir connu autant d’époques. Il a travaillé pour des monuments de la couture − Pierre Cardin, Jean Patou −, assisté à la libération du vestiaire féminin et à l’avènement du prêt-à-porter. Il a fondé sa marque pour bousculer le monde compassé du luxe français des années 1970, et remis en question le fantasme du chic parisien. Comme Claude Montana et Thierry Mugler, il a vécu l’effervescence des années 1980 mais a su se réinventer pour ne pas rester le symbole d’une esthétique passée.

Tout en agitant la mode avec des idées novatrices (la jupe pour homme, le vestiaire mixte, le tatouage sur les podiums…), Jean Paul Gaultier s’est lancé en haute couture et a pris, entre 2004 et 2010, la direction artistique de la plus sobre et luxueuse des maisons françaises, Hermès. Il a aussi imaginé des fragrances : celles-ci assurent désormais la pérennité de sa marque de mode, qui, comme la licence parfum, appartient au groupe espagnol Puig.

Officiellement, Jean Paul Gaultier a pris sa retraite en janvier 2020, au bon moment, juste avant la crise due au Covid-19. En réalité, il est encore très actif, impliqué dans la lutte contre le sida et ambassadeur du Sidaction dont la prochaine édition aura lieu du 22 au 24 mars ; il garde un œil sur le secteur de la mode et reste un peu aux affaires puisque, pour chaque collection haute couture de la marque qui porte son nom, il invite un designer de son choix à réinterpréter ses archives.

Après Olivier Rousteing, Julien Dossena ou Chitose Abe, et avant Nicolas Di Felice pour la collection de juin, il avait demandé à l’Irlandaise Simone Rocha de relever le défi pour le défilé qui s’est tenu en janvier. C’est justement dans les salons haute couture du siège parisien, au 325, rue Saint-Martin, dans le 3arrondissement, que nous avons rencontré Jean Paul Gaultier, au milieu des robes de Simone Rocha, composées de seins pointus et parcourues de lacets comme des corsets ou de rayures évoquant la marinière chère au designer de 71 ans.

Nous sommes ici entourés des créations de Simone Rocha. Comment les percevez-vous ?

C’est émouvant de voir mes codes réinterprétés, qui plus est dans un endroit où j’ai travaillé. J’ai l’impression de regarder mon travail depuis une autre planète. Simone Rocha est plus romantique que moi, mais nous partageons un certain goût pour le décalage. C’est son côté britannique. Les Français ont toujours ce truc de dire « ça c’est chic, ça non », de vouloir définir le bon goût. Je ne dirais pas que j’en ai souffert, mais quand même…

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