Milan - San Remo. UAE Team Emirates était-elle assez armée pour aider Pogacar ?... |
Jasper Philipsen a remporté, samedi 16 mars, Milan - San Remo. Il s’agit de la première victoire dans un Monument pour le Belge d’Alpecin-Deceuninck. Michael Matthews (Jayco-AlUla) a fini deuxième, devant Tadej Pogacar. Le Slovène d’UAE Team Emirates était le favori de l’épreuve, et il a tenté dans le final, sans succès. Le double vainqueur du Tour de France avait-il une équipe suffisamment forte à ses côtés ?
Tout le monde l’attendait. Elle a eu lieu, presque, à l’endroit où elle était prévue. La banderille de Tadej Pogacar dans le Poggio n’a surpris personne, ou presque. À quelque 6,5 kilomètres de l’arrivée, le Slovène a lancé son attaque, emmenant du monde dans son sillage. Pas suffisant pour créer la différence. S’il a tenté à nouveau à la bascule, il a un peu plus surpris, mais a vu Mathieu van der Poel revenir. Le champion du monde d’Alpecin-Deceuninck n’a pas pris son relais, faisant la course d’équipe pour favoriser le succès de Jasper Philipsen. Et cela a payé, puisque le Belge a remporté son premier Monument.
???? On l'attendait ! Attaque de Pogacar dans le Poggio !
— Eurosport France (@Eurosport_FR) March 16, 2024
Le Slovène embarque Mathieu van der Poel avec lui. Mais ça rentre derrière !
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Le plan a été presque parfait pour Pogacar, troisième. Presque. S’il avait l’air costaud, une nouvelle fois, il n’a pas su faire la différence. Petit retour en arrière. Il reste 52 kilomètres. Le peloton est dans le capo Mele, et c’est Domen Novak qui est le premier fusible de la formation UAE Team Emirates. Une première accélération suivie de… pas grand-chose.
Hirschi et Ulissi absents des débats
Isaac Del Toro, cadet du peloton du jour, a pris son relais mais les coureurs d’UAE Team Emirates qui étaient attendus n’ont que très peu mis le nez à la fenêtre. Un peu plus loin, à 26,5 kilomètres du but, c’est Alessandro Covi qui a accéléré dans la Cipressa. De quoi étirer encore un peu le groupe de coureurs toujours présents pour la gagne. Puis, c’est dans le Poggio, où la décision se fait traditionnellement, que Tim Wellens a embrayé, pour 1,5 kilomètre à vive allure, afin de lancer son leader. « Tout le monde s’attendait à ce qu’on a fait », a lâché le Slovène après coup.
Tadej Pogacar a basculé en tête au sommet du Poggio, mais il a vu Mathieu van der Poel (au second plan) revenir sur lui peu après l’entame de la descente. Fabbio Ferrari, AFP
Suffisant pour certains, mais il est possible de s’interroger sur cette stratégie. Car quatre coureurs ont pointé le bout de leur nez pour durcir la course. Et cela n’a pas été assez costaud, si l’on en croit les gestes de Pogacar pour demander de durcir encore un peu plus dans la Cipressa. Présents au départ, Marc Hirschi et Diego Ulissi n’ont que très peu pesé. Et leur absence dans le Poggio a, sans doute, été préjudiciable pour leur leader, qui n’a pu compter que sur Tim Wellens pour mener un train d’enfer dans l’ultime ascension du jour.
Difficile de refaire la course, mais deux hommes de plus auraient pu aider le Slovène à coup sûr. Avec un statut d’hyper favori, Tadej Pogacar était attendu, et l’équipe UAE Team Emirates avait annoncé la couleur, voulant durcir la course assez tôt. Problème, il y avait trop de monde sur le porte-bagages pour le double vainqueur du Tour de France. Et il faut admettre qu’au vu de ses attaques dans le Poggio, c’était la roue à prendre.
« J’avais de super jambes aujourd’hui, a-t-il convenu. Je dois remercier mon équipe, ils ont fait un travail remarquable. » Sincère ou alors une belle formule ? De l’extérieur, il y a l’impression qu’il y avait mieux à faire. Car ce Monument, le coureur de 25 ans l’avait dans les pattes, comme attendu.