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Découvrez le métier de tisanière avec "Hierba Buena", des tisanes artisanales et locales

Découvrez le métier de tisanière avec "Hierba Buena", des tisanes artisanales et locales

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Par Marion Jaumotte

Vous souffrez d’une petite toux, de douleurs liées à vos règles ou encore d’une gueule de bois ? Boire une tisane de plantes médicinales pourrait fortement vous soulager. Nous sommes allés à la rencontre d’Emilia Farfan, paysanne, herboriste et tisanière qui tente de remettre au goût du jour un savoir-faire ancestral.

Je dis souvent que je n’ai pas choisi mon métier, c’est mon métier qui m’a choisie.

C’est dans son champ installé à Anderlecht que nous retrouvons Emilia Farfan. Nous sommes en plein été et Emilia est occupée à cueillir méticuleusement une à une les fleurs de tagettes, de mauve, de soucis et de bleuets. " Le métier de tisanière, je ne l’ai pas vraiment choisi. Je dis toujours que c’est le métier qui m’a choisie. Quand j’ai commencé, j’étais primo-arrivante, je ne parlais pas français et c’était très difficile pour moi de trouver ma place dans le milieu du travail. La solution que j’ai trouvée a été de créer mon propre travail. Au milieu de la terre et des plantes j’ai trouvé ma place, j’ai été acceptée comme je suis. "

Dans ses deux champs (l’un à Anderlecht et l’autre à Waterloo), Emilia cultive au total une cinquantaine de plantes. Certaines sont vivaces, d’autres sont annuelles et doivent être replantées chaque année. Les bonnes odeurs de thym, de sauge, de menthe, de romarin et de verveine odorante envahissent les allées... Ici, toutes les plantes sont cultivées de la manière la plus naturelle possible : sans pesticides et sans engrais. Très vite, on se rend compte que le travail est colossal : " Dans le champ, je fais tout le processus de A à Z. Donc ça veut dire que je commence par les graines dès les mois de février-mars. Puis, je fais la plantation dès qu’il fait beau, à partir du mois de mai. Ensuite, il y a la partie récolte qui se fait pendant le printemps et tout l’été. Je récolte les plantes à la main et les fleurs une par une. Pour les plantes vivaces c’est généralement en bouquets et parfois feuille par feuille. Et tout ça est destiné à être séché, stocké et par la suite, assemblé en tisanes artisanales ou alors transformé en autres produits à base de plantes. "

Au total, Hierba Buena propose une gamme de 16 tisanes et divers produits à usage domestique, culinaire et cosmétique : fleurs comestibles, teintures végétales, bâton de fumigation, infusion, compresses pour les yeux… Vous trouverez sans aucun doute votre bonheur sur son e-shop ou dans les divers points de vente locaux. "Buena Onda" pour le lâcher prise, "4 flores" pour le mal de gorge, "Buen Provecho" pour la digestion, "Buenas Noches" pour la détente, "La fiesta" pour soigner la gueule de bois… "Tous les noms de mes tisanes sont en espagnol, c’est un clin d’œil à mon pays d’origine : l’Argentine."

Un travail qui ne pourrait se faire sans l’aide précieuse des bénévoles

© Hierba Buena – Facebook

Depuis le début de son projet, Emilia Farfan peut compter sur le soutien précieux de nombreux bénévoles qui l’aident notamment en période de cueillette.

" C’est beaucoup plus amusant de faire la cueillette ensemble en groupe, en papotant. Le temps passe plus vite. Les gens sont en contact avec la nature, les odeurs et les couleurs et ça leur fait du bien. Il y en a qui m’ont déjà dit qu’ils étaient arrivés de mauvaise humeur le matin et qu’à la fin de la journée ils étaient repartis heureux et plus légers. Pendant que l’on cueille, je leur donne des conseils, je leur explique à quoi sert telle plante et comment la faire pousser chez soi. C’est un vrai échange entre les bénévoles et moi. " nous explique Emilia Farfan.

Aujourd’hui je peux dire que je suis épanouie dans mon métier. Je suis reconnaissante envers la terre, les plantes, mais aussi envers toutes les personnes qui, depuis cinq ans sont passées par ces champs.

Anne-Marie est bénévole depuis quelques mois sur les champs de Smala, où Emilia a installé ses plantes médicinales. " Nous avons un partage fabuleux. Il y a le partage d’abord du terrain ou du sol, ensuite nous partageons les aliments qui y sont cultivés. Et puis, le partage des connaissances : quand on ne sait pas, on se montre l’une l’autre. 'Voilà ce que j’ai trouvé dans le sol. Qu’est-ce que ça pourrait être comme insecte ? À quoi cela sert-il ?' C’est une véritable cohabitation entre la nature, les fleurs et l’humain. " témoigne Anne-Marie.

Le bénévolat, en plus de permettre aux gens d’être en contact direct avec la terre et la nature, éclaire sur les conditions de travail des petits paysans explique Emilia :Il faut qu’un maximum de personnes puissent se rendre compte du vrai travail qu’il y a derrière les métiers de petits producteurs. Il faut que les consommateurs prennent conscience, lors de leurs achats, qu’ils doivent privilégier le local et acheter du Belge. Il faut savoir que s’il y a une petite différence de prix entre les grandes surfaces et les magasins qui commercialisent les petits producteurs, c’est parce que vous êtes en train de soutenir un artisan qui se bat pour survivre. "

La "Casa Planta", une bibliothèque pour partager ces savoirs ancestraux précieux

© Marion Jaumotte

Emilia est autodidacte, en tant que primo-arrivante, elle n’avait à l’époque, pas accès aux formations. Ce sont les livres qui lui ont tout appris des plantes. Au fil des années, sa collection de bouquins sur l’herboristerie, l’aromathérapie, la botanique, la phytothérapie, le jardinage, le zéro déchet, le bien-être ou encore la permaculture s’est agrandie : aujourd’hui, elle compte plus de 300 références dans sa bibliothèque.

Très vite, Emilia a ressenti le besoin de partager sa collection de livres avec le plus grand nombre : " J’ai eu envie de partager mes livres et le savoir des plantes. Tout le monde n’a malheureusement pas accès aux formations coûteuses. Je trouvais ça dommage que les gens se privent de ce genre de savoir à cause de la barrière du budget. " nous explique Emilia. " C’est un espace pour échanger, discuter, apprendre et recueillir des informations sur les pratiques ancestrales de l’usage des plantes médicinales, mais aussi sur les techniques pour réaliser son propre potager, son compost, réduire ses déchets, confectionner ses propres cosmétiques, savon, etc. "

L’idée était de créer un lieu chaleureux d’échanges et de partages de pratiques inspirantes. Il y a toujours de la tisane et des biscuits pour accueillir les visiteurs.

À nouveau, Emilia Farfan peut compter sur le coup de main de bénévoles pour tenir la bibliothèque. Pour participer aux frais liés à la location du local et l’achat de nouveaux livres, Emilia demande une participation de 2 euros l’entrée. " Cela vous donne l’autorisation de consulter tous les livres durant la durée de la permanence. Il est aussi possible de prendre un abonnement annuel à 25€. Quand on sait qu’acheter un livre coûte minimum 30€, l’accès à la bibliothèque et à ses centaines de références est rapidement rentabilisé. "

La bibliothèque "Casa Planta" se situe dans les locaux de "Fais-le toi-même" au numéro 11 de la rue américaine à Saint-Gilles et est ouverte deux jours par semaine : le mercredi de 15H à 18h30 et le samedi de 11H à 17h.

Si vous souhaitez obtenir des informations sur le projet "Hierba Buena" ou devenir bénévole dans les champs ou la bibliothèque d’Emilia Farfan, n’hésitez pas à entrer en contact avec elle via son site internet ou ses réseaux sociaux : Instagram et Facebook. Vous y trouverez également toutes les informations pour vous fournir en délicieuses tisanes et autres produits dérivés de ses plantes médicinales.

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