L’entreprise Delair, basée à Labège, près de Toulouse, va produire des drones kamikaze pour les armées française et ukrainienne. Sébastien Lecornu, ministre des Armées, l’a annoncé lors d’une visite de l’entreprise qui s’est déroulée jeudi 29 février 2024.
Munitions téléopérées
« Ces drones kamikaze ont fait l’objet d’un appel à projet, explique le ministre des Armées. On sera sûrement en mesure de livrer ces munitions téléopérées à l’Ukraine pour cet été. »
100 drones kamikazes qui seront construits par Delair avec le soutien de l’entreprise de matériel militaire Nexter. Mais dans les faits, la commande s’annonce beaucoup plus vaste : au total, ce sont 2 000 drones kamikaze qui vont être produits par le consortium Delair-Nexter mais aussi par la paire Novaderm-MBDA.
Pour les besoins de l’armée française
« Ces drones serviront aussi pour les besoins de l’armée française », souligne Sébastien Lecornu. « Les armées françaises avaient pris un sacré retard en matière de drones, Delair participe à l’effort de rattrapage important de nos armées. »
Le ministre n’a pas dévoilé la répartition de cette grosse commande entre l’armée française et l’armée ukrainienne.
Augmentation des capacités de production
Ce marché va conduire Delair à augmenter significativement ses capacités de production dans les prochains mois. « On produit environ cinquante drones par mois, explique Bastien Mancini, président de l’entreprise. On a quasiment doublé les effectifs, investi dans notre chaîne d’outillage. »
Un développement qui va se poursuivre dans les mois à venir, du fait de la formalisation du nouveau marché annoncé par le ministre des Armées. « Je n’ai pas encore le détail des embauches, mais on va significativement augmenter nos effectifs en production », confie Bastien Mancini.
Déjà 150 drones livrés à l’Ukraine
L’entreprise basée à Labège n’en est pas à sa première commande de défense. En juillet dernier, la France a commandé à Delair 150 drones de renseignements pour l’armée ukrainienne, dont la livraison vient de s’achever.
« Les retours de l’armée ukrainienne sont très positifs », se réjouit Bastien Mancini.
En 2023, l’entreprise, qui emploie une centaine de salariés, a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 10 millions d’euros et table sur deux fois plus en 2024. 80% de son activité est dédiée à la défense, le reste à des clients civils comme la SNCF notamment. À terme, Delair espère partager équitablement son activité entre les deux secteurs.
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