Des résidents de l'Ehpad de Saint-Loup-sur-Semouse racontent leurs souvenirs de vie à des collégiens

Raconter la guerre, sa jeunesse dans les années 50, son métier, ses loisirs de l'époque. Nos aînés, vivant en Ehpad, n'en n'ont pas toujours l'occasion. Alors, mardi 26 mars, l'Ehpad de Saint-Loup-sur-Semouse en Haute-Saône a invité une vingtaine de jeunes des collèges et lycées des environs, à passer l'après-midi à discuter avec les résidents, notamment de leurs souvenirs de jeunesse. Une façon de maintenir le lien intergénérationnel pour le personnel de l'Ehpad et aussi de stimuler la mémoire des résidents, qui ont, pour certains, très peu de visite.

"Ça devait être dur de travailler à 14 ans"

Les résidents et les jeunes étaient divisés en plusieurs petits groupes. Au milieu de chaque table, un dé à lancer. En fonction du chiffre trouvé, un thème à aborder avec les résidents, comme la nourriture, le travail ou encore la nature. Les résidents évoquent ainsi le temps de la guerre, mais aussi la pauvreté dans laquelle vivait leur famille et qui les a contrait à travailler très jeune. "Moi, j'aurais aimé faire des études mais il fallait donner un coup de main à mes parents", explique Gilles. De son côté, Marthe, âgée de 89 ans, explique aux jeunes son dur travail à la ferme, de ses 14 à 20 ans.

Un quotidien et une façon de vivre, qui surprend certains collégiens, comme Ethan et Nathan. "À leur époque, y'avait pas le sport à suivre à la télé. Pour s'occuper, ils allaient se balader dans les bois et cueillir les myrtilles et les champignons. Mais nous, ce qui nous étonne, c'est qu'ils travaillaient super jeunes, à 14 ans. Ça devait être dur..."

Un bon moment pour les résidents

"Ça me fait tellement plaisir de voir tous ces jeunes, confie Gilles. Ça me donne du baume au coeur. On a pu leur raconter notre mode de vie lorsqu'on était jeunes. On leur a appris plein de choses mais eux aussi nous ont appris plein de choses de leur quotidien actuel. Par exemple, j'ai l'impression qu'ils veulent tous faire des études. Je trouve que c'est une bonne chose, pour leur avenir et celui des générations suivantes." Un bon moment pour le vieil homme, qui n'a pas souvent l'occasion de discuter avec des personnes extérieures à l'Ehpad.

Laetitia Zuccali, animatrice à l'Ehpad de Saint-Loup-sur-Semouse, elle aussi a le sourire. Le simple fait de discuter naturellement avec des inconnus est une très bonne chose pour les résidents selon elle. "Avec nous, ils partagent des échanges très basiques. Avec ces jeunes, le lien s'est tout de suite créé et ça a permis de les libérer en quelque sorte."

Une expérience à renouveler pour ce groupe de séniors qui n'a pas souvent de visites. "Leur quotidien, ce sont les repas, la toilette, les activités qu'on propose et le temps en chambre. Le simple fait qu'ils sortent de leur chambre et qu'ils soient curieux de discuter est une bonne chose. La plupart n'ont pas souvent de visite. Parfois, aucune durant un mois entier."