Transports pendant les JO de Paris : pour Valérie Pécresse, « il ne faut pas avoir peur de marcher »

Valérie Pécresse a présenté son dispositif pour permettre aux touristes et aux Franciliens de se déplacer pendant les JO. Optimiste, elle assure que ce défi sera « relevé ».

Par Nathan Tacchi

Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, à la conférence de presse sur l'implication de la région Ile-de-France dans les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, dans les locaux de la Région Île-de-France à Saint-Ouen, le 25 mars.
Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, à la conférence de presse sur l'implication de la région Ile-de-France dans les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, dans les locaux de la Région Île-de-France à Saint-Ouen, le 25 mars. © Kin-Wai YUEN/SIPA

Temps de lecture : 6 min

« Bien sûr, les Jeux vont causer des désagréments pendant quelques semaines aux Franciliens. C'est vrai, c'est inévitable, il faut le reconnaître. » Ce lundi, Valérie Pécresse, en sa qualité de présidente du Conseil régional d'Île-de-France a souhaité devant la presse « rassurer les Franciliens », en présentant les nouveaux détails de son dispositif pour les transports en commun pour les JO de Paris 2024. Selon elle, « nous aurons autant de déplacements un jour de Jeux olympiques qu'un jour ouvrable d'hiver ».

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Si ce n'est que les déplacements seront concentrés sur quelques lignes et certaines zones à Paris et en banlieue. Au total, l'Office du tourisme et des congrès de Paris table sur 15,3 millions de visiteurs cumulés aux Jeux olympiques et paralympiques 2024. Mais la présidente de la Région en est convaincue : « C'est un défi que nous sommes en mesure de relever. »

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Un discours contraire à de récentes déclarations, notamment celles de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui avait révélé en novembre dernier sur le plateau de Quotidien, que le réseau de transports en commun francilien « ne sera[it] pas prêt » pour cet été. « On est quand même dans une difficulté, déjà, dans les transports du quotidien, et on n'arrive pas à rattraper le niveau […] de ponctualité, de confort pour les Parisiennes et les Parisiens », avait-elle précisé. Pour mémoire, en décembre dernier, le PDG de la RATP Jean Castex avait de son côté déclaré à nos confrères des Échos qu'« il y a au moins huit lignes sur dix qui ne sont plus en état d'assurer un service public de qualité ».

15 % d'offre supplémentaire à la normale estivale

Ainsi, pour satisfaire les prévisions d'affluence, l'offre de métros et RER francilien sera renforcée de 15 % par rapport à l'offre estivale habituelle. Sur les lignes desservant les sites olympiques – les RER B, D et H et les lignes H, J, N et P du Transilien –, l'offre sera augmentée de 23 % et sur les très empruntés RER A et C et sur la ligne 9, la capacité d'emport sera supérieure de 60 à 70 %. D'après la région Île-de-France et Île-de-France Mobilités (IDFM), des pics de flux dans les transports en commun et aux abords des sites à Saint-Denis d'environ 60 000 spectateurs par heure, soit 1 000 usagers par minute, sont attendus.

Le réseau de transports en commun sera renforcé également par 10 lignes de navettes gratuites pour assurer les trajets « jusqu'au dernier mètre » entre les gares et des sites olympiques en petite et grande couronne. Quarante mille spectateurs prendront par exemple les navettes entre le château de Versailles et les gares environnantes, soit 10 000 personnes par heure, soit deux bus par minute.

À LIRE AUSSI Deauville se met à l'heure chinoise pour les JO « Nous avons trente ans de sous-investissement dans les transports […]. Sans les Jeux, jamais nous n'aurions tenu les délais » des chantiers des transports, lance Valérie Pécresse. La présidente du conseil régional semble fermement convaincue que les travaux de rénovation seront terminés en temps et en heure. D'ici juillet, la ligne 14, la « colonne vertébrale des Jeux », devrait être prolongée vers Saint-Denis et l'aéroport d'Orly, avec comme objectif de transporter un million d'usagers par jour, soit le double d'aujourd'hui. Les lignes de RER E, du métro 11, du métro 12 et quatre lignes de tramway – le T1, T3b, le T11 et le T13 – vont être ou ont déjà été prolongées.

« Il y avait deux façons de l'aborder : soit trouver des excuses devant l'obstacle, soit avoir le cran d'oser l'exploit. Et nous avons eu ce cran, cette conviction que nous allions épater le monde. Donc il faut arrêter avec les doutes, avec l'autodénigrement et le scepticisme », lance Valérie Pécresse.

« Si vous pouvez télétravailler, évitez les transports ! »

« Pour tous les Franciliens qui disent “on va nous confiner chez nous”, “on va nous empêcher d'aller travailler”, ce n'est pas vrai. Aujourd'hui, la capacité d'emport, qui a été calculée, prend en compte les besoins des Franciliens qui travaillent entre le 1er et le 12 août. Donc, on a pris exactement la demande des Franciliens et, ensuite, on a rajouté, en fonction des heures, les épreuves et les jauges de spectateurs des épreuves », lance la présidente du conseil régional, en demandant tout de même aux Franciliens d'anticiper le plus rapidement possible les impacts des Jeux sur leurs déplacements via le site Anticiper les Jeux.

« Il faut enlever aux Franciliens leurs automatismes de transports. Il faudra regarder [les itinéraires] sur le site [Anticiper les Jeux], peut-être que vos automatismes de transport ne sont plus les bons parce que vous ne serez pas au courant d'une épreuve », ajoute Valérie Pécresse.

Certains itinéraires pourraient être un peu plus longs, ou augmenteront les distances à pied. « C'est vraiment pour miser sur l'intelligence collective […]. Mais il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche, c'est bon pour la santé », ajoute la présidente du conseil régional. L'application Transport public Paris 2024 permettra aussi d'acheter des titres de transport et de calculer ses temps de trajet.

À LIRE AUSSI JO 2024 : Pourquoi la jauge de la cérémonie d'ouverture baisse tant et « pourrait encore descendre » ? La Région appelle tout de même les Franciliens à télétravailler s'ils en ont l'occasion. « Si vous pouvez télétravailler, évitez les transports !, lance Valérie Pécresse. Ceux qui veulent télétravailler le pourront et ceux qui ne veulent pas télétravailler pourront aller travailler […]. Je refuse complètement tous les faux procès qu'on l'a fait à l'État et à IDFM sur cette question. […] On fait tout pour aider [les Franciliens] à vivre cette période et, potentiellement, à rester en Île-de-France. »

Quatre euros le ticket, un prix « prohibitif »

Au cours de sa conférence de presse, Valérie Pécresse a également tenu à revenir sur le prix des titres de transport jugés trop élevés. « Je sais qu'il a fait couler beaucoup d'encre, mais je rappelle que si le ticket de métro est fixé à 4 euros pendant l'ensemble des Jeux, c'est justement pour que personne n'en achète », lance-t-elle aux journalistes étonnés. Sa stratégie : mettre en place un prix « prohibitif » pour éviter l'asphyxie des guichets et inciter les visiteurs à acheter des forfaits à la journée (16 euros, 70 euros les 7 jours). Les usagers peuvent aussi acheter leurs tickets via l'application Liberté + à des prix moins élevés. « Les Franciliens qui ne sont pas sur Liberté +, c'est qu'ils veulent payer plus », lance ainsi Valérie Pécresse.

Quant au prix du passe Navigo, il ne devrait pas augmenter. « J'entends tous les jours des Franciliens me dire que ce n'est pas sympa d'augmenter le passe Navigo pour les JO. […] C'est une fake news ! » s'agace la présidente du conseil régional. Et si le spectre d'une importante grève des salariés de la RATP et de la SNCF plane sur Île-de-France Mobilités, pour Valérie Pécresse, « on va demander aux agents de la RATP de la SNCF de mettre les bouchées doubles, on va leur demander de rester, de ne pas prendre leurs vacances, c'est un effort qu'on leur demande. Cet effort doit être évidemment indemnisé, d'où la nécessité d'avoir des “primes JO”. Néanmoins, je compte aussi sur l'esprit de services publics de la RATP, de la SNCF et de leurs agents pour ne pas avoir des attentes et des demandes démesurées. C'est un projet d'intérêt national et il est important aussi que l'Île-de-France puisse montrer le meilleur d'elle-même pendant ces Jeux. »

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Commentaires (11)

  • Abusif33

    Le «  politique » s’est battu pour organiser les jeux du cirque à Paris et maintenant il dit au peuple «  débrouillez vous pour que ça se passe bien ». J’ai décidé, tu te démerdes…c’est pas beau ? On dirait les jeux du burkina fasso…Vous n’avez qu’à marcher à pied. Bientôt, face au risque de manque d’eau on va demander aux parisiens d’éviter de se laver ? Ils manquent pas d’air, ça les fait pas tiquer. Eux ils circulent dans une Talisman avec chauffeur sur la voie de bus le gyro sur le tableau de bord alors que normalement c’est réservé aux services d’urgence (police et ambulances de grand secours et que c’est parfaitement illégal pour les élus) et ils te demandent de marcher à pied…La fête c’est pour eux, leur prestige, leur spectacle, toi, au mieux on va te payer un resemellage.

  • iléou

    Je suis ravi d'apprendre que, tous les politiques, tous les officiels, tous les potes de potes (dont quelques journalistes non accrédités) vont se faire un devoir de ne pas sortir leur voiture avec chauffeur de tout l'été 2024 à Paris et alentours.

  • MalàJaurès

    La méthode Coué a ses limites.
    Ces JO vont être mémorables, mais pas pour les performances des athlètes...