Souvenirs, souvenirsQui est cette jeune femme, immortalisée sur une photo de 1917 ?

Qui est cette jeune femme, immortalisée sur une photo de 1917, en pleine guerre ?

Souvenirs, souvenirsUne passionnée d’Histoire et de généalogie s’est mis en tête de retrouver l’identité d’une jeune femme du Pas-de-Calais prise en photo en décembre 1917, en pleine guerre
Un soldat anglais embrasse une jeune femme sous le gui en décembre 1917, près d'Hesdin, dans le Pas-de-Calais.
Un soldat anglais embrasse une jeune femme sous le gui en décembre 1917, près d'Hesdin, dans le Pas-de-Calais.  - Imperial war memorial / IWM
Gilles Durand

G.D.

L'essentiel

  • Patricia Davies, une historienne amateure britannique vivant en France, dans le Pas-de-Calais, a trouvé par hasard une photo prise en 1917 durant la Première Guerre mondiale.
  • Cette image, d’une grande qualité artistique, montre un soldat anglais embrassant sur la joue une jeune fille française.
  • La passionnée d’histoire voudrait retrouver qui était cette fille ou ses descendants.

Quelle histoire se cache derrière cette photo ? C’est la question que se pose Patricia Davies*, une ancienne universitaire britannique passionnée d’Histoire et de généalogie. Installée dans le Pas-de-Calais depuis plus de trente ans, elle ne cesse de rechercher des traces du passé local. La photo en question date de la Première Guerre mondiale et un appel à témoins a déjà été lancé par France 3.

« J’ai trouvé cette photo par hasard dans les archives du site de l’Imperial war museum de Londres, explique Patricia Davies à 20 Minutes. Je l’ai trouvée très belle, très lumineuse. Elle m’a fascinée. » On y voit un soldat anglais, vêtu d’un manteau en peau de mouton et tenant une branche de gui, embrasser sur la joue une jeune fille visiblement consentante. Au second plan, une ferme se détache du paysage enneigé.

Une grand-mère ou arrière-grand mère ?

La photo, en noir et blanc, a été prise le 20 décembre 1917 par un certain David McLellan, photoreporter de guerre au Daily Mirror et Daily Mail. Sur la légende est écrit « une ferme près d’Hesdin », ce qui a suscité la curiosité de Patricia Davies. « J’habite dans le secteur et j’ai imaginé retrouver l’identité de cette jeune fille, très belle, qui est forcément décédée aujourd’hui. Mais quelqu’un va peut-être reconnaître sa grand-mère ou son arrière-grand-mère sur cette photo », précise-t-elle.

Qu’est devenue cette femme après la guerre ? A-t-elle gardé contact avec ce soldat ? La tâche est ardue mais l’historienne amateure compte sur les souvenirs et témoignages d’internautes pour la guider. Car l’an dernier, ses recherches sur un soldat canadien passé dans le secteur d’Hesdin en 1918, avait connu une heureuse issue.

Famille recomposée à partir d’un graffiti

A partir du graffiti d’un certain Francis L. Murphy inscrit sur les murs du château de Fressin, elle a pu remonter jusqu’à sa petite fille, une Américaine habitant à New York. « Je lui ai envoyé un mail, raconte Patricia Davies. Elle a mis du temps à me répondre mais elle a fini par prendre contact. Elle ne connaissait rien de son grand-père décédé alors que sa mère à elle n’avait que 4 ans. »

La vieille dame est finalement venue découvrir le graffiti de son grand-père. « C’était très émouvant, glisse Patricia Davies. J’aimerais reproduire la même émotion avec les éventuels descendants de cette jeune fille au sourire éclatant, il y a plus de cent ans. »

* patricia.davies@wanadoo.fr

Intérêt particulier pour les histoires de femmes

Dans son travail de recherche biographique, Patricia Davies s’intéresse particulièrement au destin des femmes pendant la Première Guerre mondiale, notamment les infirmières d’un hôpital militaire britannique situé à Saint-Pol-sur-Ternoise, dans le Pas-de-Calais. « J’ai retrouvé la vie d’une quinzaine d’entre elles grâce aux archives, indique-t-elle. Je prépare un récit complet sur le sujet. On oublie trop le rôle des femmes durant les guerres. »

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