Habitué à passer des vacances à l’Île d’Yeu, Michel Barnier, l’ancien ministre, commissaire européen et négociateur en chef du Brexit pour l’Union Européenne, a profité d’un court séjour sur l’île pour échanger avec les habitants et estivants dans le cadre du programme estival » Un Lyeu Une Rencontre « .
Auteur du livre La grande illusion : Journal secret du Brexit (2016-2020) (Ed. Gallimard), il a longuement évoqué ses 4 années de négociations du Brexit, mais aussi la place de la France dans le monde et divers sujets d’actualité.
Difficiles négociations pour la pêche
L’Île d’Yeu faisant partie des territoires où la pêche joue un rôle important dans l’économie locale,
Michel Barnier a rappelé qu’il s’agissait de l’un des secteurs commerciaux dont les négociations du Brexit ont été particulièrement compliquées, dans la mesure où les pays de l’UE pêchent pour une valeur de 650 millions d’euros dans les eaux britanniques.
Au terme du compromis finalement trouvé avec le Royaume-Uni, les pays de l’UE céderont 25 % de ces opportunités de pêche. » En quittant l’UE, les Britanniques ont quitté 600 accords internationaux » déplorait l’ancien négociateur du Brexit, qui a fait part de son incompréhension par rapport à la décision du Royaume-Uni.
Il considère en effet, que l’UE dispose d’un atout incontestable avec son marché unique, alors qu’individuellement plus aucun des pays de l’UE, à l’exception de l’Allemagne, ne fait partie du top 10 des pays qui organisent le monde (États-Unis, Chine, Inde, Brésil, Russie…).
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Candidat aux présidentielles ?
Estimant que l’influence française dans le monde et dans l’Europe s’est continuellement dégradée ces dernières années, notamment comparée à celle de l’Allemagne, Michel Barnier considère que » cette influence ne se décrète pas, mais elle se construit et ça demande un plan méthodique. J’ai des idées bien précises là-dessus « .
Pour lui, la France doit se donner pour ambition » d’être dans 10 ou 15 ans la première puissance économique et agricole européenne « .
À la question qui brûlait les lèvres de nombreux participants sur une éventuelle candidature aux élections présidentielles 2022, Michel Barnier a réservé sa réponse.
» C’est une question grave, donc la réponse est également grave. Si je devais me présenter, je le dirais aux Français dans les semaines qui viennent (…) Il y a beaucoup de raisons qui pourraient justifier mon engagement « .
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Des doutes quant à l’éolien
Interrogé sur une possible intervention de la France en Afghanistan, Michel Barnier a clairement exprimé son désaccord, rappelant que » la France a quitté l’Afghanistan il y a 9 ans « .
À propos de l’influence de l’UE dans la politique énergétique française, il a expliqué à l’assistance, que » ce n’est pas Bruxelles qui nous oblige à faire des parcs éoliens. L’idéologie est aussi quelquefois à Paris « .
Il a également fait part de son scepticisme quant à l’éolien.
» Je ne suis pas convaincu de ces parcs éoliens sur le plan de l’économie. Quand je vois les conséquences en termes de biodiversité, je suis encore moins convaincu « .
Pour l’ancien ministre de l’environnement, il existe 3 leviers principaux : la préservation de la part d’énergie nucléaire » même s’il y a des progrès à faire « , le développement des énergies renouvelables comme » le solaire, la biomasse, l’hydraulique » et consommer moins, car » le kilowatt qui coûte le moins cher ou le baril qui coûte le moins cher est celui que l’on ne consomme pas « .
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