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Chantage à la sextape à Saint-Étienne : confrontations devant les juges lyonnais

Le maire de Saint-Étienne, l’ex-LR Gaël Perdriau.
Le maire de Saint-Étienne, l’ex-LR Gaël Perdriau. JEFF PACHOUD / AFP

Le maire de Saint-Etienne et les différents protagonistes de l'affaire dite du «chantage à la sextape » sont convoqués à partir de mardi pour des confrontations devant les juges d'instruction lyonnais, selon les informations obtenues par l'AFP auprès de leurs avocats.

Avec six confrontations programmées sur deux jours, il s'agit de confronter les explications contradictoires des principaux mis en examen, l'ex-LR Gaël Perdriau, son ex-directeur de cabinet, Pierre Gauttieri, l'ex-adjoint Samy Kéfi-Jérôme et son ex-compagnon Gilles Rossary-Lenglet, mais aussi le plaignant, l'ex-premier adjoint centriste Gilles Artigues. À cœur de ce dossier qui agite Saint-Etienne depuis des mois: le rôle de chacun dans le financement, le tournage et l'utilisation d'une vidéo montrant M. Artigues en compagnie d'un escort-boy dans une chambre d'hôtel à Paris.

«Les magistrats vont tenter de résoudre les contradictions apparues entre les déclarations des uns et des autres», observe Me Ilié Negrutiu, l'avocat de M. Gauttieri, également impliqué dans un projet de chantage finalement abandonné visant l'ancien maire de Saint-Etienne de 1994 à 2008, Michel Thiollière (UMP-Rad).

«Association de malfaiteurs»

Mis en examen pour «chantage» et «association de malfaiteurs» comme les trois autres protagonistes, M. Gauttieri présente le maire comme le véritable «commanditaire» de la sextape visant M. Artigues, selon des procès verbaux obtenus par Mediapart. Samy Kéfi-Jérôme, qui a reconnu avoir participé au tournage de cette vidéo en janvier 2015 dans un but de chantage, dit avoir été motivé par ses «ambitions politiques» et sa volonté de «se libérer d'une forme de harcèlement» de sa cible, alors premier adjoint, selon son avocat Me Mathias Chichportich.

«Il n'a jamais prétendu avoir eu de discussion directe avec Gaël Perdriau sur ce sujet, mais il avait l'impression que le directeur de cabinet parlait en son nom», ajoute l'avocat. «Dans cette affaire où tous les mis en cause ont menti, je n'attends pas de révélation», exprime pour la part Me André Buffard, le représentant des parties civiles. Pour lui, «Gaël Perdriau est maintenant seul contre tous». «Des choses peuvent sortir dans les moments de tension», du fait des «personnalités incroyables dont était entouré Gaël Perdriau», estime pour sa part Me Jean-Félix Luciani, un des avocats du maire et président de la métropole.

Gilles Rossary-Lenglet, qui a révélé toute l'affaire assume son rôle dans cette «barbouzerie» et dit avoir reçu 40.000 euros de rétribution à partager avec son compagnon d'alors, selon lui via des prestations fictives payées par deux associations culturelles, le tout alimenté par des subventions municipales. «J'ai décidé de ne dire que la vérité c'est plus simple, même si ça me met dans la merde », a-t-il dit à l'AFP. D'autres confrontations sont prévues en mai autour du volet financier de l'affaire, avec les responsables de ces associations, également mis en examen dans le dossier, selon une source proche du dossier.

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1 commentaire
  • anonyme 51841

    le

    Et après, les politiques s’étonnent du niveau de l’abstention ou de la montée des extrêmes.

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