Publicité

La Corée du Sud lance son deuxième satellite espion et affirme ses ambitions spatiales

Ce deuxième lancement traduit une intensification de la course à l'espace dans la péninsule coréenne. Séoul avait envoyé son premier satellite espion en décembre, un mois après la Corée du Nord.

Le ministre sud-coréen de la Défense, Shin Won-sik (au centre), applaudit les officiers de son ministère, alors qu'ils regardent des moniteurs diffuser des images en direct du deuxième satellite espion sud-coréen.
Le ministre sud-coréen de la Défense, Shin Won-sik (au centre), applaudit les officiers de son ministère, alors qu'ils regardent des moniteurs diffuser des images en direct du deuxième satellite espion sud-coréen. (South Korean Defence Ministry/AFP)

Par Thomas Pontiroli

Publié le 8 avr. 2024 à 06:47Mis à jour le 8 avr. 2024 à 15:41

Séoul double la mise. La Corée du Sud a placé en orbite un deuxième satellite militaire espion, fabriqué sur le territoire national et embarqué dans une fusée Falcon 9 de Space X, a annoncé ce lundi le ministère de la Défense. En décembre, le pays avait confirmé le lancement réussi de son premier satellite militaire espion, déjà transporté par une fusée de la société d'Elon Musk, qui avait décollé du Centre spatial John F. Kennedy en Floride.

« Le deuxième satellite de reconnaissance de notre armée s'est séparé avec succès du véhicule de lancement vers 09 h 02 (00 h 02 GMT) et est entré dans l'orbite cible », indique le ministère de la Défense dans un communiqué. « Nous prévoyons de confirmer que le satellite fonctionne normalement via des communications avec des stations terrestres à l'étranger », précise-t-il.

Espionner Pyongyang

Pour Séoul, ce deuxième lancement réussi participe d'une montée en puissance dans l'espace. En juin 2022, le pays est devenu le septième membre du club très fermé des puissances spatiales capables de lancer de gros satellites en s'appuyant sur des technologies nationales. En janvier dernier, l'Assemblée nationale sud coréenne a adopté une série de projets de loi devant permettre la création de la Kasa ( Korean Aeronautics and Space Administration ), homologue de la Nasa américaine.

Publicité

Ces deux lancements traduisent aussi et surtout une intensification de la course à l'espace dans la péninsule coréenne. En novembre dernier, la Corée du Nord avait annoncé avoir lancé son premier satellite espion, après deux tentatives infructueuses . La fusée « Chollima-1 » avait décollé de la base de lancement de Sohae, au nord-ouest du pays, et placé le satellite de reconnaissance « Malligyong-1 » sur orbite . Kim Jong-un avait alors prévenu que d'autres satellites similaires seraient déployés « dans un court laps de temps ».

Le premier satellite de Séoul a transmis aux autorités des images en haute résolution du centre de Pyongyang et sa mission principale devrait commencer en juin, d'après l'agence de presse sud-coréenne Yonhap. La Corée du Sud entend lancer cinq appareils espions d'ici à 2025, pour mieux surveiller le Nord. Une fois que les satellites entrés en orbite auront commencé leur mission, l'armée sud-coréenne sera en mesure d'espionner des infrastructures clés en Corée du Nord, toutes les deux heures environ, selon la chaîne publique KTV.

Inquiétudes sur la Corée du Nord

De son côté, la Corée du Nord a affirmé que son propre satellite était bien en orbite et qu'il avait envoyé des images de la base américaine de Pearl Harbor à Hawaï et de « cibles majeures » en Corée du Sud. Selon Séoul, le Nord a reçu l'aide de la Russie contre des livraisons d'armes pour la guerre menée par Moscou en Ukraine. Les experts estiment que cette opération réussie permettra au renseignement nord-coréen d'améliorer la collecte d'informations sur la Corée du Sud en particulier, et de disposer de données capitales sur tout conflit.

Le tir nord-coréen avait été vivement critiqué par Séoul, Tokyo et Washington qui s'inquiètent des progrès constants de l'arsenal nord-coréen et accusent Pyongyang de violer systématiquement les résolutions de l'ONU. Celles-ci lui interdisent, théoriquement, de développer des technologies liées aux missiles balistiques.

Avec AFP

T.P.

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité