Naviguer à bord du Belem, l’un des plus anciens voiliers à trois-mâts en Europe. Une expérience que Nathan Le Normand n’aurait jamais pu imaginer il y a encore quelques semaines.
« Je l’ai déjà vu plusieurs fois à la télé, mais aussi à l’Armada de Rouen l’année dernière. Je ne pensais pas monter dedans un jour, encore moins faire partie de l’équipage », raconte le jeune homme de 18 ans, avec les étoiles plein les yeux quand on lui demande de nous raconter son histoire.
Originaire de Boissy-Lamberville (Eure), Nathan fait partie des quinze jeunes Français sélectionnés par la Caisse d’Épargne (partenaire des Jeux olympiques 2024 et propriétaire du Belem) pour participer au voyage transportant la flamme olympique d’Athènes à Marseille.
Du 27 avril au 8 mai, l’Eurois naviguera sur la mer Méditerranée pour ramener « sain et sauf » le symbole marquant le point de départ des Jeux olympiques de Paris. Une expérience inédite pour lui, mais surtout inimaginable pour le jeune homme il y a à peine deux ans.
Voyager dix jours, sans escale
À quelques semaines du grand voyage, Nathan ressent « une grande fierté et une grande excitation », même s’il n’a pas encore tous les détails de ce qui va se passer à bord. Il prendra bien l’avion pour la Grèce depuis Paris ce mercredi 24 avril 2024.
Après quelques jours sur place, le temps de faire du tourisme et surtout découvrir les autres membres de l’équipage, il montera sur le Belem, qui prendra la route le 27 avril pour une arrivée à Marseille le 8 mai. Stressé par la traversée ?
Loin de là. « Ça sera la première fois que je voyagerai sans escale. J’ai connu quelques grosses tempêtes, donc ça devrait le faire. J’ai plus hâte qu’autre chose », répond Nathan. Car ce voyage reste seulement le deuxième de sa vie.
Si la Caisse d’Épargne a fait appel à lui, c’est grâce à l’association Fécamp Vieux Gréements dont il fait partie. « Nous avons embarqué un jeune homme agréable à vivre, mais qui semblait perdu, un peu triste, déscolarisé, sans projet. Nous avons débarqué le même jeune homme, toujours aussi agréable à vivre, avenant, attentionné, mais plus ouvert et souriant, plus confiant dans l’avenir et ayant trouvé sur l’eau et dans la navigation, un réel intérêt et de quoi se projeter dans une vie d’adulte », explique Jean Becker, le président de l’association.
Être dans l’eau, une évidence
Aujourd’hui, c’est une évidence pour lui et ses parents, mais deux ans auparavant, Nathan était déscolarisé. « L’école n’était pas faite pour moi », décrit-il.
Il finit par s’inscrire à la mission locale de Bernay, mais tombe par hasard sur un article de l’association Fécamp Vieux Gréements qui propose à de jeunes Normands de participer à la Tall ships race ou course des plus grands voiliers mondiaux.
Il est sélectionné par l’association et part une semaine en mer en juin 2023. Une première expérience maritime qui finalement était « le cheminement naturel » pour ce petit-fils et fils de marin. « Mon grand-père m’emmenait faire du bateau de plaisance quand j’étais petit », se souvient-il.
Le coup de fil
À son retour, son père achète un bateau de plaisance lui permettant de continuer à s’entraîner. À côté, il oscille avec quelques missions d’intérim dans la région de Bernay, avant le coup de fil fatidique. L’association lui annonce la nouvelle.
« Pendant une à deux semaines, je n’y croyais pas », se souvient Nathan. « On avait entendu parler de ce projet, mais il fallait envoyer un dossier [ce qu’il n’a pas fait]», raconte Alice, sa mère. À quelques semaines du grand départ, le temps est aux préparatifs. Et son aventure maritime ne devrait pas se terminer de sitôt.
Il vient de passer son premier test pour intégrer la Marine nationale (il a déjà passé son premier entretien de motivation). Il ne manque plus que les tests physiques pour espérer intégrer l’école de Lorient en septembre prochain.
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