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Cinq questions pour comprendre la crucifixion de Jésus, entre histoire et symboles

En ce week-end de Pâques, les chrétiens célèbrent la résurrection de Jésus, qui aurait eu lieu trois jours après sa mort sur la croix. Mais si la crucifixion fait partie intégrante de la tradition, que sait-on vraiment sur cet événement fondateur du christianisme ?

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Publié le 29 mars 2024 à 15h57 (republication de l’article du 09 avril 2023 à 09h00)

Temps de Lecture 7 min.

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Le Christ portant la croix, par Howat Andrew.

La crucifixion de Jésus est un élément central de la foi chrétienne. Chaque dimanche, lorsqu’ils récitent le Credo, de nombreux chrétiens proclament que le Christ « a été crucifié ». Plus largement, la vue d’une croix, dans une église, en pendentif autour du cou ou au bord des routes, paraît aujourd’hui banale dans un pays de tradition chrétienne, même en contexte sécularisé.

Mais à quoi cette crucifixion, censée avoir eu lieu trois jours avant la résurrection, célébrée à Pâques, renvoie-t-elle précisément ? Au cours des dernières décennies, les recherches sur cet événement fondateur du christianisme ont beaucoup avancé, tant pour en comprendre le contexte historique que les différentes interprétations que l’on a pu en faire.

Quel sens les Romains donnaient-ils à la crucifixion ?

Davantage que la décapitation, le bûcher et même la mort infligée par les bêtes voraces, la crucifixion est décrite par les sources romaines comme le « summum supplicium », le « pire des supplices », généralement réservé à des criminels (brigands ou pirates) qui n’étaient pas citoyens romains, ainsi qu’à des esclaves, des prisonniers de guerre ou des condamnés politiques.

Avec ce supplice, le condamné souffre longtemps avant de mourir, parfois même plusieurs jours. Finalement, il meurt d’asphyxie, le diaphragme écrasé par le poids de son corps, que ses muscles tétanisés ne parviennent plus à soulever – l’agonie de Jésus, telle que la relatent les Evangiles, paraît à cet égard singulièrement brève.

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Mais la crucifixion est surtout d’une violence inouïe d’un point de vue symbolique. « Elle manifeste un rejet radical du condamné », note Andreas Dettwiler, professeur de Nouveau Testament à l’université de Genève, auteur d’un récent article intitulé « Que savons-nous de la crucifixion de Jésus ? Une enquête historique » (Scandale ou salut ? Comment comprendre la mort de Jésus, sous la direction de F. Amsler et S. Butticaz, Labor et Fides, 176 pages, 19 euros).

« Ce n’est pas une mort noble, c’est une mort de faible »

L’humiliation provient d’abord de la nudité du supplicié, exposé aux regards de la foule dans un lieu très visible, par exemple au sommet d’une colline, comme dans les Evangiles. D’autre part, la croix est élevée à l’extérieur des murs de la ville, ce qui signifie une exclusion hors de l’espace de la civilisation. Contrairement à ce que certaines représentations de la mort du Christ ont pu laisser penser, le corps d’un crucifié saigne peu. « Ce n’est pas une mort noble, une mort masculine, une mort de guerrier, explique Andreas Dettwiler. C’est une mort de faible, et cela aussi participe de l’humiliation. »

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