La course devrait durer 14 jours pour boucler les 1 000 km que compte le célèbre Sentier des douaniers, qui fait le tour de la Bretagne, le GR 34. 1 000 km que la jeune quadragénaire habitante de Dinan (Côtes-d’Armor) parcourra pendant les prochaines vacances scolaires, celles de printemps, puisque, en dehors de sa passion pour la course à pied, Nat Ale, un « pseudonyme », est aussi professeur de mathématiques.
Maman solo très active
L’enseignante a appris à jongler avec ses emplois du temps bien chargés : boulot, courses, mais aussi maison, seule avec trois enfants au quotidien.
« Ils sont très sportifs tous les trois, aujourd’hui qu’ils sont ados, c’est jusqu’à 10 heures de sport par semaine et chacun son sport ! », confie Nat Ale qui glisse ses entraînements dans son marathon parental.
Le mercredi, comme tous les parents, je fais taxi. Mais pendant que l’un a une activité, je vais courir.
Courir, l’essence de la vie de Nat Ale qui enchaîne les exploits en course à pied, mais aussi à vélo sur des durées qui défient l’entendement du commun des mortels.
Moins de 18 jours
Et une nouvelle fois, la prof s’élancera à grandes foulées sur les chemins, avec le but de faire le tour de la Bretagne en moins de 18 jours, le précédent record détenu par un homme.
« C’était une idée que j’avais en tête depuis longtemps et je me disais qu’à 50 ans, il faudrait que je le fasse. C’est allé un peu plus vite que prévu, car j’ai pu faire garder mes enfants. Je devais même le faire pour Noël, mais il y a eu une tempête, j’ai dû reporter. »
Pour ce défi bien particulier, Nat Ale s’entraîne sur 25 km trois fois par semaine. Cela peut sembler énorme, mais la quadragénaire enchaîne les kilomètres et les entraînements en côte aussi facilement qu’une promenade de santé pour la plupart d’entre nous.
« 25 km, c’est simple pour moi alors je me dis simplement que 72 km par jour, ce sera comme si je faisais trois fois 25 km. C’est réalisable. Le seul problème, c’est de le répéter pendant 14 jours. Je sais que les matins, ça va être dur, mais une fois que je serai partie, ça devrait aller. »
« Ça devrait aller »
Ce « ça devrait aller » correspond, cependant, à un vrai défi mental.
J’aime aller toujours plus loin dans le mental, le physique. Pousser son corps, c’est le bon côté de la douleur, le dépassement, l’ascenseur émotionnel, c’est un état de vie.
Mais Nat Ale aime aussi se surpasser pour montrer à chacun que tout est possible avec un peu de volonté. « On est tous très occupés, mais on peut tous trouver les moyens de s’organiser sans léser la vie de famille », assure la mère de famille qui coache, par ailleurs et bénévolement, un groupe de femmes éloignées du sport pour qu’elles reprennent goût à l’effort.
« Mes enfants savent que le sport est important pour mon épanouissement. On a beaucoup de discussions à la maison, car chacun s’épanouit à travers son sport, on est connectés tous les quatre ! »
En fin de semaine, Nat Ale s’élancera donc sur les montagnes russes du GR34 avec un objectif rationnel de le faire pendant ses vacances.
Chaque midi, des amis « suiveurs » lui concocteront un bon repas, nouilles-jambon-blanc-compote, pour qu’elle recharge ses batteries. « Les records, je m’en fiche. Je veux seulement montrer qu’on peut se fixer des objectifs très hauts si on s’organise. »
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