Ascenseur en maintenance en Vendée : handicapé, malade et prisonniers de leur appartement

Jean-Henry, son épouse, et deux autres occupants d'une résidence des Sables-d'Olonne sont prisonniers de leurs appartements en raison de la maintenance de l'ascenseur de l'immeuble

Jean-Henri Bouffard devant l'ascenseur de sa résidence qui sera hors d'usage pendant plusieurs semaine ce qui le rend prisonnier de son appartement au 4e étage.
Jean-Henri Bouffard devant l'ascenseur de sa résidence qui est hors d'usage pendant plusieurs semaines, ce qui le rend prisonnier de son appartement au 4e étage. ©Journal des Sables
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Jeudi 11 avril, Jean-Henry Bouffard n’en a pas cru ses yeux en arrivant devant l’ascenseur de la résidence « Les portes soleil » sur le Remblai des Sables-d’Olonne.

Alors qu’il s’apprêtait à sortir faire des courses, en fauteuil roulant car handicapé, il s’est retrouvé devant un ascenseur hors d’usage.

Et pour cause, celui-ci est en maintenance pour plusieurs semaines en raison d’un changement de mécanisme.

Cette maintenance à venir, Jean-Henry Bouffard l’avait apprise par hasard en discutant avec un autre habitant de l’immeuble. Lui et son épouse, locataires, n’en ont pas été informés, ni par leur propriétaire, ni par l’agence qui gère cette location et pas non plus par le Syndic de copropriété.

Il a fallu que je fasse moi-même des recherches à droite et à gauche pour connaître les dates de cette interruption de service de l’ascenseur !

Jean-Henry Bouffard

Des travaux commencés en avance

Des dates qui n’auront de cesse de fluctuer : la mise hors service devait à l’origine intervenir le 2 avril pour quinze jours. Puis l’intervention a été repoussée au 10 avril, toujours pour deux semaines. Et finalement, Jean-Henry Bouffard a découvert, il y a quelques jours, une affiche faisant mention d’une mise hors service du 15 avril au 10 mai, soit quatre semaines. Quelle n’a donc pas été sa surprise de voir que, finalement, les travaux ont commencé en avance, le 11 avril.

Le locataire ne décolère pas pour plusieurs raisons : la première est de n’avoir pas été prévenu en personne.

Ensuite, il y a eu tous ces changements de dates et de durée de l’intervention.

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Cloués dans leurs appartements

Et, surtout, il y a le fait que sa situation de handicap ainsi que celle de son épouse ne soient pas prises en compte.

« Mon épouse et moi sommes classés GIR 3 (N.D.L.R. : niveau de perte d’autonomie, le 1 étant le plus élevé). Mon épouse est atteinte de la maladie d’Alzheimer et sous oxygène 24 heures/24. Je suis moi-même atteint de 30 pathologies suite aux essais nucléaires auxquels j’ai participé en Polynésie comme radiologiste. Je me déplace en fauteuil roulant électrique. »

Sans ascenseur, le couple est littéralement prisonnier de son appartement situé au 4e étage. Une situation qui touche également une dame locataire au 2e étage et un propriétaire au 5e étage.

C’est un scandale ! Il n’y a absolument aucune communication.

Jean-Henry Bouffard

Jean-Henry Bouffard se demande comment il va pouvoir faire ses courses, aller à ses rendez-vous médicaux, etc. Des rendez-vous qu’il avait en plus placés fin avril en fonction des premières dates de maintenance qui avait été annoncées…

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Aucune solution de relogement proposée

Si le couple Bouffard bénéficie de l‘intervention régulière d’une auxiliaire de vie qui pourrait leur apporter quelques courses, celle-ci sera en congés à partir du 26 avril pour deux semaines.

« Comment on va faire à partir du 26 avril ? » demande Jean-Henry Bouffard qui ajoute : « Et même d’ici là, je ne me vois pas demander à notre auxiliaire de vie de monter un plein de course et des packs d’eau au 4e étage, en utilisant des escaliers qui sont dangereux. » Il se dit dans une impasse, n’ayant pas de famille à proximité.

Selon lui, une solution de relogement temporaire aurait dû lui être proposée le temps de la mise hors d’usage de l’ascenseur de sa résidence.

La loi impose le relogement des personnes handicapées le temps des travaux aux frais du syndic de copropriété.

Jean-Henry Bouffard

Une plainte déposée

Face à cet état de fait, Henry-Bouffard indique avoir porté plainte auprès de la procureure de la République.

Il se dit écœuré par la situation : « S’il nous arrive un pépin de santé, comment on fait ma femme et moi ? Ce syndic et la copropriété de l’immeuble ne savent pas ce que c’est que l’humanisme. Je suis dégoûté. » 

Contacté par la rédaction du Journal des Sables, le Syndic Central Immobilier des Sables-d’Olonne n’a pas répondu aux sollicitations.

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