Après le camouflet infligé à la France il y a deux ans, les sous-marins australiens en eaux troubles

L’Australie avait brutalement rompu le « contrat du siècle » avec la France en septembre 2021, au profit de sous-marins américains et britanniques, entraînant une crise diplomatique entre alliés. Un forfait qui semble ne pas payer, puisque l’horizon de livraison des navires aux antipodes s’éloigne.

Le président des États-Unis Joe Biden et son homologue australien Anthony Albanese sont englués dans un partenariat stratégique au calendrier très flou. Pool/CNP/Icon Sport/Yuri Gripas
Le président des États-Unis Joe Biden et son homologue australien Anthony Albanese sont englués dans un partenariat stratégique au calendrier très flou. Pool/CNP/Icon Sport/Yuri Gripas

    Le jour où il quitte le Quai d’Orsay, le 21 mai 2022, Jean-Yves Le Drian est heureux. Au moment de la passation de pouvoir, l’ancien ministre des Affaires étrangères apprend la défaite électorale du Premier ministre australien, Scott Morrison. L’homme qui, quelques mois plus tôt, avait trahi la France en torpillant sans prévenir le « contrat du siècle », signé en 2016 et censé lier pour trente ans les deux pays avec la vente par le français Naval Group de douze sous-marins français à propulsion conventionnelle.

    « ScoMo », comme on le surnomme, n’en voulait plus. Obsédé par la montée en puissance de la Chine, il avait changé radicalement de stratégie en préférant les sous-marins à propulsion nucléaire américains. Après des mois de tractations secrètes dans le dos des Français, Morrison dévoile en direct à la télévision, le 15 septembre 2021, un nouveau partenariat baptisé « Aukus » (contraction de Australie, Royaume-Uni et États-Unis), en même temps que ses homologues américains et britanniques.