Des fidèles musulmans se préparent à offrir les prières de l'Aïd al-Fitr, marquant la fin du mois du ramadan, le 10 avril 2024 à Kaboul, en Afghanistan

Des fidèles musulmans se préparent à offrir les prières de l'Aïd al-Fitr, marquant la fin du mois du ramadan, le 10 avril 2024 à Kaboul, en Afghanistan

afp.com/Ahmad SAHEL ARMAN

Aujourd'hui le chef suprême a conduit la prière de l'Aïd el-Fitr à (la mosquée de) Eidgah à Kandahar, devant des milliers de compatriotes, a annoncé sur X le porte-parole du gouvernement, Zabihullah Mujahid.

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Le mystérieux mollah Hibatullah Akhundzada ne fait que de très rares apparitions en public depuis son accession à la fonction de chef suprême, en 2016.

Un témoin a indiqué à l'AFP que les milliers de fidèles présents n'avaient pas pu apercevoir M. Akhundzada en raison du nombre très élevé de membres de la sécurité.

Les fidèles avaient été empêchés de pénétrer dans l'édifice principal de la mosquée, mais ils ont pu prier sur le site. Un discours présenté comme celui de l'émir a été transmis par haut-parleur.

Une seule photo du chef suprême est publique, qui le montre portant un turban et une longue barbe grise. Il gère le pays par décrets depuis Kandahar, tandis que le gouvernement taliban est basé à Kaboul.

En ce jour marquant pour les musulmans la fin du mois de jeûne du ramadan, la sécurité était maximale dans toutes les villes d'Afghanistan, trois semaines après un attentat meurtrier à Kandahar revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Des fidèles musulmans offrent des prières de l'Aïd al-Fitr, marquant la fin du mois du ramadan, le 10 avril 2024 à Kaboul, en Afghanistan

Des fidèles musulmans offrent des prières de l'Aïd al-Fitr, marquant la fin du mois du ramadan, le 10 avril 2024 à Kaboul, en Afghanistan

© / afp.com/Ahmad SAHEL ARMAN

A Kaboul en particulier, la sécurité était très élevée, plus que pour les deux Aïd el-Fitr célébrés depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Des unités du renseignement et de la police ont interdit à ceux-ci de photographier ou filmer dans une demi-douzaine de mosquées de la capitale, où les fidèles étaient venus très nombreux.

Faute d’espace suffisant dans les mosquées, des hommes priaient sur les trottoirs ou la chaussée. Ici ou là des ambulances se tenaient prêtes.

De nouveaux points de contrôle avec des hommes armés avaient été mis en place à Kaboul, qui en compte déjà beaucoup, et des artères interdites à la circulation.

- Loi islamique ultra-rigoriste -

Les communications par téléphone portable avaient été interrompues, par mesure de sécurité, avant d'être rétablies en milieu de matinée, quelques heures après la prière de l'Aïd.

Le chef suprême s'exprime dans de rares messages à la population, notamment lors de célébrations religieuses.

Dans son message le plus récent, samedi, il avait exhorté les Afghans à observer la loi islamique imposée par son gouvernement d'une manière ultra-rigoriste.

Un membre armé du personnel de sécurité en patrouille à Kaboul, lors de l'Aïd el-Fitr, le 10 avril 2024 en Afghanistan

Un membre armé du personnel de sécurité en patrouille à Kaboul, lors de l'Aïd el-Fitr, le 10 avril 2024 en Afghanistan

© / afp.com/Ahmad SAHEL ARMAN

Il avait également appelé toutes les nations à rétablir leurs liens avec l'Afghanistan, qui n'est reconnu par aucun pays à ce jour.

Celui qui doit également maintenir la cohésion du régime avait aussi appelé les responsables talibans à l'unité et à éviter les désaccords.

En janvier, un enregistrement audio attribué à l'émir avait fait surface dans lequel il promettait de réinstaurer les châtiments pratiqués sous le premier gouvernement taliban, de 1996 à 2001.

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