Les nuages de poussières du Sahara augmentent depuis 2020

Le système européen d’observation de l’atmosphère Copernicus signale une augmentation des épisodes de transport de poussières en provenance du Sahara depuis 2020. Selon l’organisme, ces événements inhabituels en hiver pourraient être provoqués par le changement climatique.

Les automobilistes européens ont beaucoup fréquenté les stations de lavage cette fin d’hiver 2024. Le 8 avril 2024, un gros nuage de particules en provenance du Sahara a survolé l’Espagne, la France et l’Allemagne à une hauteur de 5000 mètres, provoquant des dépôts sur l’ensemble de ces régions.

Le "Copernicus Atmosphere Monitoring Service" (CAMS) s’en est ému dans un communiqué : cet épisode était le troisième à survenir en à peine deux semaines. En remontant dans le temps, le service européen a comptabilisé un premier nuage à la mi-décembre sur les Canaries, puis, du 23 au 31 janvier, un large panache a traversé l’Atlantique pour se déposer en Amérique latine, tandis qu’une extension vers le nord affectait la Scandinavie. Un nouveau transport de poussières a eu lieu à la mi-février 2024, affectant l’ensemble de l’Europe de l’Ouest et du Nord.

Aux Canaries, où le phénomène est baptisé "Calima", les habitants n’ont vécu que 12 jours d’air ambiant respectant les normes sanitaires de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de 50 microgrammes par m3 (µg/m3) de particules fines sur les 90 jours de l’hiver météorologique.

La tempête de sable du 8 avril 2024
La tempête de sable du 8 avril 2024

La tempête de sable du 8 avril 2024. © CAMS

Grâce aux satellites "Sentinel", le CAMS mesure deux paramètres : les teneurs en particules fines de dix microns (PM10) dans l’atmosphère et l’absorption du rayonnement solaire par ces poussières. Les météorologues peuvent ainsi suivre des panaches qui voyagent entre 2 et 6000 mètres d’altitude en moyenne sur de très longues distances. Les transports ont lieu principalement d’avril à septembre, quand les sols et l’atmosphère sont plus secs et donc plus sensibles à l’érosion éolienne.

Or, depuis 2020 et à l’exception d’une année 2023 calme, les hivers sont de plus en plus "poussiéreux". "Bien qu’il ne soit pas inhabituel pour des nuages de poussières sahariennes d’atteindre l’Europe, nous constatons une augmentation de l’intensité et de la fréquence de tels épisodes dans les années récentes, ce qui pourrait[...]

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