La CGT Eurenco en lutte pour les salaires et la sécurisation

Nouvelle mobilisation devant de le site de l’entreprise de fabrication d’explosifs militaires. La CGT réclame une hausse des salaires dans un contexte d’augmentation de la production.

16/04/2024 | 17h29

Un peu moins de trois mois après la dernière mobilisation, la situation n’a toujours pas évoluée a Eurenco Sorgues (notre édition du mardi 23 janvier). Ce mardi 16 avril, la CGT Eurenco, qui est passée en grève illimitée le lundi 18 mars, a appelée au rassemblement devant l’entreprise spécialisée dans la fabrication d’explosifs militaires afin « de remettre de la visibilité sur le mouvement de grève car rien ne bouge » confirme Jeremy Caillé, secrétaire général CGT. À Bergerac (Dordogne), l’autre site de production de l’ex-Snpe (société nationale des poudres et des explosifs) a également suivi ce mouvement.

Les NAO (négociations annuelles obligatoires), qui ont aboutis à une augmentation de 3,9%, soit 80 euros bruts par ouvrier, ne passent toujours pas auprès de Guillaume Sierra, élu au comité social et économique (CSE) central d’Eurenco. “L’année précédente, avec un exercice moins bon, on avait eux 115 euros d’augmentations alors que le contexte était bien moins favorable. On a l’impression d’être sanctionnés car on s’est mobilisés pour la réforme des retraites.” Des négociation jugées “express” mais dont l’accord avait été signés par FO et la Cfdt et donc adoptés. La CGT étant le premier syndicat mais pas le syndicat majoritaire. La demande de la CGT est une augmentation de 10% avec un minimum garanti de 120 euros supplémentaires par mois. Un rendez-vous avec la direction avait été fixée le mardi 30 janvier “mais on nous a répondus que que l’on ne comprenait pas le calcul” résume d’un souffle Guillaume Sierra. Contactée, la direction du site n’a pas donné suite.

Précarité et embauches

La politique de recrutement est également mise en cause alors que les “arrêts de travail explosent” affirme Jérémy Caillé. “Avec 30% d’intérimaires, on se retrouve dans des situations où on opposent les plus précaires e qu’on n’accepte pas. Avec des perspectives d’embauches, il est plus dur pour eux de refuser certaines tâches par peur de représailles. C’est une carotte que l’on agite devant leurs yeux. Cela peut amener à des situations catastrophiques, d’autant plus avec le maniement de matières dangereuses comme ici” ajoute t il. ”Bien que 6 intérimaires ont bien été embauchés en CDI, il y en a 9 nouveaux qui sont arrivés. Le compte n’y est pas” ajoute Jérôme Barthou, employé élu au CSE central. Malgré la situation, l’humour reste tout de même de mise. Au cours du rassemblement, plus de 14 ans après la première, une cérémonie de pose de la 2ème pierre, prénommée “Phénix”, du nouvel atelier de production de poudres. “Ils ne veulent pas arrêter la production et perdre le temps qu’il faut pour s’habituer à ces nouveaux ateliers à cause du contexte géopolitique dans l’esprit de garder une “souveraineté française”. On reste donc dans des ateliers vétustes” regrette Jérémy Caillé.