Doctor Who ?
Doctor Who est une série télévisée britannique diffusée pour la première fois en 1963, sur BBC One. Avec un total de 40 saisons et plus de 800 épisodes, la série fait figure d’institution au Royaume-Uni. Elle met en scène un extraterrestre humanoïde qui appartient à la race des Seigneurs du Temps. Doté de son tournevis sonique, il voyage à travers le temps et l’espace grâce à son vaisseau spatial qui a l’apparence d’une cabine de police britannique. Il est nommé le TARDIS.
Un pouvoir essentiel des Seigneurs du Temps est la régénération, pouvoir qui explique la durée de la série. Lorsque le Docteur est mortellement blessé, son corps se régénère et se voit doté d’un nouveau visage. La série a donc pu régulièrement changer d’acteur. En 2023, le 2ème reboot de la série est annoncé avec Ncuti Gatwa dans le rôle de la 15ème incarnation du Docteur.
Il était une fois un Seigneur du Temps...
Comme l’univers cinématographique de Star Wars, Doctor Who a connu de nombreuses adaptations en comics et ce dès les années 1960. Une possibilité offerte aux amoureux de la série de découvrir des récits inédits avec des incarnations qui ont parfois quitté le petit écran, il y a de nombreuses années. Pour Titan Comics (éditeur étasunien de Doctor Who), Dan Slott (Arkham Asylum : Living Hell, She-Hulk, The Amazing Spiderman, The Superior Spiderman) a écrit trois courts récits dont le premier, Il était une fois un Seigneur du Temps, est publié par les éditions Black River.
Le comics s’ouvre sur une mise en garde par différentes incarnations du Docteur à ses compagnons de voyage au sujet des Pyroméths. Une race qui serait plus ancienne que celle des Seigneurs du Temps. Elle aurait la particularité d’avoir rendu visite à toutes les races de l’univers. Ces êtres se nourrissent des histoires de brillants conteurs autour d’un feu, jusqu’à ce que le fabuliste n’ait plus rien à raconter. Alors, le feu est éteint et le conteur tué. Inévitablement on pense au sultan Shahryar qui repousse la mort de Shéhérazade afin de connaître la fin de ses récits si captivants.
Cet ancien peuple extraterrestre enlève des êtres vivants avec la particularité de les emmener dans un endroit de l’univers dont personne ne revient jamais, puisque personne ne connaît la localisation de ce lieu, pas même le Docteur. Avec un tel prologue, on s’attend ce que le pire ait lieu pour Martha (incarnée à l’écran par Freema Agyeman), la compagne du Docteur dans ce récit. Alors qu’ils participent tous deux à une fête foraine, loin de la Terre, Martha découvre un théâtre de marionnettes vide et craint d’avoir raté le spectacle.
Trois enfants lui disent que les marionnettistes sont en pause. Martha affirme alors qu’elle est une excellente conteuse et qu’elle va occuper les enfants. Bien mal lui en a pris. Emportée auprès d’un feu dans un endroit inconnu, les trois Pyroméths lui révèlent leur vrai nature et lui intiment l’ordre de les distraire avec de fantastiques récits. Prise au piège, elle n’a pas d’autre choix : il était une fois un Seigneur du Temps...
Il est à noter que le comics comprend deux récits. Le premier est dénommé « Lueurs du feu » et le second « Rime ou raison ». Ce dernier met en scène le 9ème docteur (incarnée par l’acteur Christopher Eccleston) et sa compagne de voyage spatio-temporelle, Rose (incarnée à l’écran par Billie Piper).
Le retour réussi de Docteur Who aux éditions Black River
Disons-le, Black River a fait un excellent choix en achetant les droits pour les publications françaises de Doctor Who. On attend d’ores et déjà les deux autres one-shots de Dan Slott. Le récit est très bien rythmé et original avec une mise en abîme intelligente. Il est toujours plaisant de voir le Docteur affronter des ennemis originaux, tout en mettant en scène les nombreuses némésis qui ont fait le succès de la série. Dan Slott a ainsi veillé à ce que les fans de Doctor Who puissent se régaler de références auxquelles les néophytes ne comprendront rien.
Cela ne signifie pas que le récit n’est destiné qu’aux fans. N’importe qui peut lire ce récit et l’apprécier par la puissance de son imaginaire. Mais comme tous les univers complexes, mieux on les connaît, plus on est à même de se délecter de toutes les subtilités et références. Ce qui ne manque pas d’arriver car le scénariste a dépêché toutes les hordes d’ennemis du « panthéon noir » de Docteur Who : les Daleks, les Cybermen, la Bête et ses esclaves Oods, les Krillitane, les Slitheen, les Racnoss, les Gelths, les Sontariens et beaucoup d’autres. Un plaisir palpable à la couverture de l’album qui donne à voir un Docteur heureux, en train de chevaucher un loup-garou afin d’échapper à ses innombrables poursuivants (une référence à l’épisode de la fondation de Torchwood).
Au sujet du dessin, on notera le choix d’impliquer deux dessinateurs. Le premier pour un dessin réaliste et un second aux aspects plus oniriques afin de donner vie aux histoires narrées par Martha. Christopher Jones et Matthew Dow Smith accomplissent ainsi un dessin de qualité, très bien servi par la colorisation de Charlie Kirchoff. Précipitez-vous en librairie. Longue vie au Docteur et à ses compagnons aux éditions Black River !
(par Romain GARNIER)
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