Pierrick Le Loeuff, une pétition vient d’être lancée pour faire de la Santé mentale la grande cause nationale 2025. Pourquoi ?
Aujourd’hui, les gens en souffrance psychologique sont de plus en plus nombreux. Une situation aggravée par la pandémie de covid-19. Nous sommes tous concernés par la santé mentale. Une personne sur cinq rencontre, au cours de sa vie, un épisode de fragilité psychologique. Une prise de conscience citoyenne mais aussi des pouvoirs publics est donc nécessaire. Et pour la première fois, tous les signaux sont au vert ! De nombreux acteurs de la santé en France se sont réunis pour créer un collectif dont le CNIGEM (Collectif national InterGEM) - représenté par Le Bon cap à Lannion - fait partie. Ensemble, nous avons lancé cette pétition.
Pouvez-vous rappeler le cœur d’activité de l’association Le Bon cap ?
Nous sommes un Groupe d’entraide mutuelle (GEM). Il en existe environ 800 en France et celui de Lannion s’appelle « Le Bon Cap ». Notre association permet à ceux qui se retrouvent isolés de regagner du lien social afin de reprendre une place de citoyen. Nous accueillons aussi bien des personnes qui ont eu un accident de parcours - comme un décès ou un burn-out - que celles atteintes d’une maladie mentale. Nous ne sommes pas une structure de soin, les personnes que nous rencontrons sont stabilisées et ont déjà fait l’objet d’un suivi médical.
Quels types d’actions sont menés ?
Nous organisons environ 40 actions chaque année. C’est très varié. Ça peut être des ateliers d’art plastique ou de la cuisine. Nous organisons également des sorties à la piscine, en bateau ou à la ferme de l’Allée verte de Ploumilliau où nous avons des ruches. Ces actions permettent aux adhérents de se rencontrer afin d’échanger sur leur parcours, parfois similaire. Récemment, pour faire face à l’augmentation des adhérents, nous avons recruté deux animatrices : Blandine et Juliette.
Sur le terrain, comment se manifeste cette montée des souffrances psy ?
Nous sommes de plus en plus sollicités. Il y a encore quelques minutes, quelqu’un m’a appelé pour me signaler que sa voisine était en détresse et qu’elle n’avait personne pour l’emmener aux urgences. Un cas concret qui illustre ce que nous vivons au quotidien. Depuis le covid-19, on remarque aussi que les personnes ont plus besoin de s’isoler pour se ressourcer.
Si la santé mentale devient la Grande cause de 2025, qu’est-ce que cela changerait ?
Cela permettrait notamment de débloquer des subventions pour financer trois axes : l’information, la prévention et la déstigmatisation. Il faut aller au-delà de l’inclusion et des belles paroles en adaptant les structures aux personnes concernées.
Pratique
Contact Le Bon cap : 06 68 84 76 43. Portes ouvertes au local de l’association tous les jeudis, de 14 h à 17 h à l’espace Sainte-Anne de Lannion. Pour signer la pétition, se rendre sur www.change.org/p/faire-de-la-sant%C3%A9-mentale-la-grande-cause-nationale-2025