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Municipales 2026 : à Nice, Estrosi officialise sa candidature entre affaires et augmentation de la fiscalité

Le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), le 20 mars 2024.
Le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), le 20 mars 2024. Ludovic Marin / AFP

DÉCRYPTAGE - Si l’annonce de la candidature du maire sortant pour un quatrième mandat n’est pas une surprise, la temporalité l’est davantage. Mais il «assume».

Le Figaro Nice

Secret de polichinelle levé sur la Côte d’Azur. Christian Estrosi (68 ans), maire de Nice (Alpes-Maritimes) depuis 2008, sera candidat à sa succession aux prochaines élections municipales en 2026. Il a officialisé son envie d’exercer un quatrième mandat dans un entretien au quotidien régional Nice-Matin mis en ligne vendredi dernier et en une du journal de samedi.

L’édile a expliqué se sentir «libre, détendu et serein» quant à l’avancée de ses grands projets. «Maintenant qu’ils sont sur de bons rails, je veux continuer à améliorer la qualité de vie et le quotidien des Niçois, a-t-il renchéri sur son compte Threads. C’est ce qui guidera les deux prochaines années de mon mandat et les six suivantes si je suis réélu».

Malgré les vives critiques de ses opposants, le palais des congrès Acropolis a bien été rasé et l’extension de la coulée verte se profile. Les travaux de la sortie de la voie rapide vers l’autoroute et ceux de l’hôtel des polices devraient aussi se terminer juste avant le gong. Les tremplins qu’il espérait.

Deux ans avant l’échéance, Christian Estrosi (Horizons) va donc passer en mode campagne et défense de son bilan. Le 14 mars, il a déjà organisé une réunion publique au format «grand débat» dans un quartier de la ville. D’autres suivront, nous indiquent ses collaborateurs, avec la volonté de «repartir sur le terrain» et de faire «plus de proximité».

Ciotti «surpris»

Il n’empêche, la temporalité de cette déclaration de candidature peut surprendre. Elle est intervenue au lendemain du vote du budget avec une augmentation de la taxe foncière, première hausse de la fiscalité en quinze années passées à la tête de la cinquième ville de France. Ce choix a été vivement contesté par les élus d’opposition et par le premier rival du maire, Éric Ciotti. «Faire cela après avoir voté ce budget, c’est une preuve de courage politique», défend au contraire un élu proche du maire.

Le président des Républicains, député de la première circonscription des Alpes-Maritimes, a même organisé une réunion publique sur cette thématique, jeudi dernier, pour tenter de mobiliser. Si pour lui non plus, ses ambitions de briguer la mairie ne font plus trop de doute, il refuse toujours de s’avancer officiellement. Dans ce faux suspens, certains commencent à croire qu’il reculera au dernier moment, comme en 2020. «J’ai été surpris de l’avancée de l’annonce de Christian Estrosi, a-t-il commenté sur l’antenne de France Bleu Azur, lundi matin. J’y vois un signe de fébrilité et de beaucoup de divisions internes», a-t-il ajouté.

Du côté de Christian Estrosi, la ligne est claire : «On assume tout !», indique un conseiller. Oui, les impôts vont «un peu augmenter», comme l’a martelé le maire dans une tournée médiatique soigneusement orchestrée avec des passages sur BFM Nice Côte d’Azur, France Bleu, France 3 et donc Nice-Matin, mais afin de garantir «un haut niveau de services publics de proximité». Dans le quotidien régional, la municipalité s’est même offert une double page de communiqué publicitaire pour défendre son budget et ses investissements... Derrière l’article qui concernait le rendez-vous... d’Éric Ciotti. En privé, le parlementaire y a peu goûté.

Cette orientation a au moins le mérite de marquer une différence politique de fond dans ce duel fratricide. D’un côté, un Christian Estrosi qui assume investir quitte même à s’endetter ; de l’autre, un Éric Ciotti qui prône - s’il finit par être candidat - plus de rigueur sur l’état des finances publiques, comme au niveau national. «Au-delà d’une querelle de personne, on a désormais un duel de visions», se réjouit presque un parlementaire azuréen.

Chez les «estrosistes», on reste persuadé que «le visible l’emporte toujours» et on fait mine de ne pas trop s’inquiéter des propos virulents d’Éric Ciotti. Interrogé sur son cas par Nice-Matin, Christian Estrosi n’a pas dévié. «Tout le monde a le droit de se présenter mais pas de pourrir la vie des gens», a-t-il raillé. «Moi, je ne me cogne pas la tête dans les murs du matin au soir», a encore piqué le premier magistrat niçois. Si ce dernier a reconnu «de petites erreurs de jugement», il estime qu’on ne peut pas lui reprocher de s’être trompé «dans les grandes lignes».

Ombre des affaires

Outre ce débat politique, Christian Estrosi se lance alors que plusieurs affaires judiciaires l’embarrassent, quoi qu’il veuille en dire. Le mois dernier, il a vu son directeur de cabinet, son directeur général des services et une de ses élues être placés en garde à vue dans le cadre de l’affaire des chantiers de reconstruction post-tempête Alex. Depuis, l’édile évacue, clame que la métropole est «victime» et il a annoncé s’être constitué partie civile. Là aussi, l’opération transparence est lancée.

Mais d’autres ombres planent. La justice se penche toujours sur les dossiers de la gestion de l’ex-Grand prix de France de Formule 1 au Castellet, dont Christian Estrosi présidait le groupement d’intérêt. Ou encore les activités de sa femme, la journaliste Laura Tenoudji, dans le contexte d’une «prise illégale d’intérêt». Pendant ce temps, un conseiller municipal d’opposition qui court pour Éric Ciotti s’obstine à vouloir obtenir ses notes de frais. Un habitué des couloirs de l’Hôtel de ville en convient : «Ça, c’est une autre histoire, c’est le seul risque» d’ici 2026.

Mais peu importe, il était temps de se lancer dans la course à la prochaine municipale. Un moyen aussi «de passer à autre chose», résume un proche. «Une course de fond, ce qui semble logique pour le marathonien qu’il est», s’amuse l’un de ses soutiens. Qui poursuit : «Il y a des turbulences, mais il n’y a pas d’accident. On montre qu’elles sont traversées et qu’un capitaine est bien là».

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30 commentaires
  • HG06

    le

    La région PACA un réservoir de politiciens professionnels tous partis confondus représentants d un système de type maïeutique ou familles et amis profitent allègrement de la manne publique.

  • Francis92S

    le

    Et hop encore un article en double.... Au niçois qui mal y pense.... De plus en plus curieux ce mail du Figaro...

  • xxxxxxxxxxxxxx

    le

    Surtout pas Ciotti!

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