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Lifestyle - Coolitude

La tendance des « Dry Gardens » à la japonaise, des pauses zen pour remplacer les pauses café 

Avec l’arrivée du printemps, son paysage et son immense palette de couleurs et de genres, une autre vision de la nature est en train de fleurir, qui ramène à son essence même, épurée et décantée. Comme pour voir plus clair en soi.

La tendance des « Dry Gardens » à la japonaise, des pauses zen pour remplacer les pauses café 

Le modèle suprême de zénitude, le jardin Ryoan-ji à Kyoto. Photo Bigstock

Partout, dans l’air de ce temps lourd, il flotte un besoin de se retrouver, reconnecter avec une quiétude, une intériorité débarrassée de tant de préoccupations. Comme en témoignent sur les réseaux sociaux les recherches de lieux propices à ces moments d’accalmie et la redécouverte des atmosphères limpides des célèbres « Dry Gardens » japonais (Jardins secs) appelés karesansui et plus connus en tant que jardins zen.

Avant de surfer sur cette nouvelle vague, rappelons que c’est à Kyoto que se trouvent les modèles suprêmes du genre, le plus célèbre étant le jardin zen du temple Ryoan-ji. Ils développent tous une esthétique paysagiste impressionnante et dans sa plus simple expression, s’appuyant sur les éléments de base de la nature : la pierre, le sable, le gravier et la mousse. Juste ce qu’il faut pour méditer et réfléchir.  


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Symboles et silence

Historiquement, de nombreux « jardins secs » ont été créés à partir du début du XVe siècle dans les monastères et les temples zen, d’où leur nom de « jardin zen ». Ces jardins ont le plus souvent un caractère abstrait et sont réalisés avec une économie de moyens conforme à la volonté zen d’éliminer le superflu, tranchant ainsi avec la profusion des jardins des époques précédentes.

La symbolique apaisante des pierres, du gravier et du sable illustre bien ce désir de silence. En l’absence d’eau, elle est suggérée par le sable où l’on dessine des motifs de vagues. Occasionnellement, quelques arbustes taillés, à feuilles persistantes, viennent s’ajouter au paysage. Une autre caractéristique de ces jardins très spirituels est sa petite dimension : réfutant à l’origine la distinction entre le gigantesque et le minuscule, ce jardin s’insérait dans une courette du monastère. Là, le moine n’avait pas besoin de plus pour méditer, et l’entretien des lieux faisait partie des activités manuelles quotidiennes. 


Une sérénité tracée sur le sable. Photo tirée du site officiel kyoto_travel


Quant à l’actuel attrait de ces espaces de réflexion centenaires, il est ainsi perçu par Manita Bajaj, une «power saoul » également « trainer » : « Au milieu du cercle vicieux de nos vies remplies à l’excès, il doit y avoir un moment de paix. Les jardins zen offrent cet intermède car ils mettent l’accent sur l’importance de la méditation et de l’intuition plus que les ateliers dirigés. Ils sont inspirés d’un mode de vie associé à la réduction du stress et peuvent communiquer tranquillité, calme et paix. »  Faute, pour les communs des mortels, de pouvoir se rendre au pays du Soleil Levant, berceau des plus illustres Dry Gardens, la plupart des jardins botaniques dans le monde leur ont réservé une place de choix. 

Mais il semble que ce ne soit pas assez, avec une nécessité de les rendre plus accessibles. C’est pourquoi un nombre de spécialistes proposent en ligne et en détail, l’art d’aménager chez soi un tel espace inspiré du modèle original. Car, même si les matériaux sont à portée de main, tout réside dans la symbolique, et leur disposition requiert une petite initiation.

Des jardins zen sur ordinateur

Des jardins zen pour ordinateur de bureau ont même été prévus. Ainsi, lorsque l’on se retrouve dans une situation stressante pendant les heures de travail, on peut par exemple prendre le temps de modifier le design de son jardin zen, ce qui modifierait, dit-on, les réflexions qui souvent nous envahissent.

Sophie Walker, auteure britannique d’un ouvrage-référence intitulé The Japanese Garden, va plus loin et met en relief l’importance des réactions et des émotions que peuvent provoquer des méditations devant une poignée de pierres et de sable savamment ordonnancés. Ces éléments sont des sources d’inspiration pour certains artistes qui pratiquent diverses disciplines. Ainsi, le compositeur américain avant-gardiste John Cage a écrit en 1985 une œuvre musicale entièrement en hommage au jardin japonais Royan-ji. Yoko Ono s’y est produite en 1962. Le cinéaste expérimental japonais Taka Iimura a même consacré son propre film de méditation à ce jardin fabuleux en 1989. Cette œuvre était destinée à familiariser le spectateur avec les notions de vide, d’espace et de temps, difficiles à appréhender dans les films occidentaux. Les scientifiques ont également étudié Royan-ji. Avec ses proportions parfaites, ses axes visuels et ses matériaux, il est considéré comme un exemple typique du jardin japonais n’ayant rien de commun avec un jardin occidental. Il continue à être très visité en direct et, à présent, virtuellement.


Partout, dans l’air de ce temps lourd, il flotte un besoin de se retrouver, reconnecter avec une quiétude, une intériorité débarrassée de tant de préoccupations. Comme en témoignent sur les réseaux sociaux les recherches de lieux propices à ces moments d’accalmie et la redécouverte des atmosphères limpides des célèbres « Dry Gardens » japonais (Jardins secs)...

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