Sa passion pour la musique a raison de la fac où elle est inscrite en philosophie. Elle veut être chanteuse. Mais ses parents ne l’entendent pas de cette oreille. " Là s’opère une rupture familiale […] On me dit que je suis un échec. J’ai été éduquée dans le monde de mon père qui a une obsession pour l’excellence. On devait toujours être premier de classe, toujours très intelligents. On devait être des têtes. Et être traitée d’échec quand toute ta vie a été formée autour du concept de l’excellence, c’était la pire de mes hantises " confie Lous. Son père gynécologue lui coupe les vivres.
Lous va connaître la rue et ses dangers pendant un certain temps. " Aujourd’hui, je trouve ça tellement absurde de ne pas avoir envoyé un message à mes parents, de faire preuve d’humilité. La fierté m’étouffait et je pense qu’il n’y avait que la rue pour faire sortir cet orgueil " déclare-t-elle. C’est le rappeur Damso qui va l’aider à s’en sortir. A son contact, elle réalise l’emprise de son ego et décide de le dompter : " On devrait apprendre à savoir où le mettre. Mon ego peut exister quand je crée. Il faut de l’ego pour savoir que ce que tu crées est bien et le sortir ".
A l’époque, ni le rappeur ni la chanteuse ne doutent de leur avenir. " Je pense qu’il faut être un peu fou pour voir son talent comme sa plus grande richesse " raconte Lous. Pas faux. Son incroyable parcours donne raison à celle qui n’a jamais cessé de créer même dans la précarité. 52 chansons et 7 EP sont même nés dans ce contexte. La belle ayant fini par délaisser les pavés pour squatter un studio d’enregistrement.