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La Suisse condamnée par la CEDH pour inaction face au changement climatique, Greta Thunberg se réjouit

La Suisse a été condamnée pour inaction face au changement climatique par la Cour européenne des droits de l’Homme. Elle était attaquée par les «Aînées pour la protection du climat», réunissant 2500 Suissesses âgées de 73 ans en moyenne.

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné pour la première fois mardi un État, la Suisse, pour violation de la Convention des droits de l'Homme, donnant raison à une association de femmes âgées qui attaquait l'inaction du pays face au changement climatique. C'est la première fois que la Cour, qui fait respecter la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme, condamne un État pour son manque d'initiatives pour lutter contre le changement climatique.

La CEDH, qui siège à Strasbourg, a dit à une majorité de 16 voix contre une qu'il y a eu violation de l'article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) de la convention des droits de l'Homme et, à l'unanimité, violation de l'article 6 relatif à l'accès à un tribunal. La Cour affirme ainsi que l'article 8 consacre le droit à une protection effective, par les autorités de l'État, contre les effets néfastes graves du changement climatique sur la vie, la santé, le bien-être et la qualité de vie. C'est une décision inédite: c'est la première fois que la CEDH condamne un État pour avoir manqué de mettre en œuvre des mesures suffisantes pour lutter contre le changement climatique.

Requêtes collectives et individuelles

L'affaire était portée par les «Aînées pour la protection du climat» (2500 Suissesses âgées de 73 ans en moyenne) et quatre de ses membres qui avaient développé en plus des requêtes individuelles. La Cour a considéré que l'association était habilitée à agir en justice pour le compte de personnes pouvant faire valoir que leurs conditions de vie et leur santé étaient menacées par le changement climatique.

En revanche, pour les quatre requérantes individuelles, la Cour a jugé qu'elles ne remplissaient pas les critères relatifs à la qualité de victimes et a donc déclaré leurs requêtes irrecevables. La CEDH se prononçait mardi, pour la première fois, dans trois affaires distinctes liées au changement climatique. Dans les deux autres affaires, elle a déclaré irrecevables les demandes formulées par de jeunes Portugais contre le Portugal et 31 autres pays ainsi que celle d'un ex-maire écologiste du nord de la France contre l'État.

Cette décision «n'est qu'un début en matière de contentieux climatique», a salué la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg. «Ce n'est que le début en matière de contentieux climatique: partout dans le monde, de plus en plus de gens trainent leurs gouvernements devant les tribunaux pour les tenir responsables de leurs actions. En aucun cas nous ne devons reculer, nous devons nous battre encore plus parce que ce n'est que le début», a déclaré la jeune femme à Strasbourg à l'issue de l'audience historique de la CEDH.

La Suisse condamnée par la CEDH pour inaction face au changement climatique, Greta Thunberg se réjouit

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166 commentaires
  • Klakmuf

    le

    La Suisse, dotée d'un potentiel hydroélectrique considérable et sans ressources en carburants fossiles, est par nature un pays écologiquement vertueux, contrairement à l'Inde et à la Chine. En revanche, elle est bien pourvue en esprits chagrins héritiers du Calvinisme.

  • Salluste10

    le

    Personnellement les états d' âme de cette fille me laisse indifférent ,je me fie davantage aux études de grands scientifiques qui ne sont pas toujours écoutés!

  • Cépafo

    le

    Communiqué de l’UDC, parti majoritaire en Suisse, qui exige le retrait de la Suisse du Conseil de l’Europe. « Dans une plainte mise en scène, les « ainés pour le climat » ont attaqué la Suisse devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Avec leur jugement d’aujourd’hui, les juges de Strasbourg se transforment en marionnettes d’activistes et ont maintenant définitivement perdu leur crédibilité. Leur ingérence effrontée dans la politique suisse est inacceptable pour un pays souverain. Le jugement de Strasbourg est scandaleux à plus d’un titre : violation massive de la séparation des pouvoirs – le rôle des tribunaux est de dire le droit et non de faire de la politique, les juges idéologiques de Strasbourg pratiquent un activisme climatique bon marché, les magistrats de Strasbourg, déconnectés de la réalité, ne se sont pas penchés sur les faits : aucun pays développé n’a d’émissions de gaz à effet de serre aussi faibles que la Suisse. »

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