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Libération
Reportage

En Croatie, un duel entre président et Premier ministre au cœur de législatives incertaines

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Le chef de l’Etat croate, Zoran Milanovic, veut mettre fin à l’hégémonie du parti de droite conservatrice, HDZ, qu’il accuse de corruption. Mais l’attitude imprévisible et les prises de position populistes de ce social-démocrate inquiètent.
par Louis Seiller, envoyé spécial à Zagreb
publié le 16 avril 2024 à 19h39

Seuls quelques stands installés sur les grandes places de Zagreb et de rares affiches rappellent la tenue d’élections à l’issue incertaine, ce mercredi 17 avril. La campagne de ces législatives 2024 se déroule avant tout sur Internet et les plateaux de télévision, mais aussi au sein des universités. Cheveux teints en blond et piercing au nez, Karlo Vedak, 25 ans, brandit le slogan du Parti social-démocrate : «des rivières de justice», le titre d’un groupe de rock croate des années 80. «Il annonce l’avènement tant attendu de la justice et de l’équité dans un Etat qui baigne dans la corruption, explique le vice-président des jeunes du SDP avant un débat animé à la faculté des sciences politiques. Notre Etat s’est asséché moralement, financièrement et structurellement à cause de cette corruption. Notre société sera à nouveau fertile quand elle sera inondée par des fleuves de justice.»

Dans le viseur du jeune militant de gauche comme de la dizaine de formations d’opposition : l’Union démocratique croate (HDZ) du Premier ministre Andrej Plenkovic, conservateur et nationaliste. En huit ans et deux mandats, les scandales politico-financiers se sont multipliés autour du parti, et pas moins de 30 ministres et secrétaires d’Etat ont dû démissionner suite à des affaires révélées par la presse. Un clientélisme généralisé s

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