"On appelle au boycott" : plus de 500 motards en colère ont manifesté dans les rues de Gap

Par C.L.

Plus de 400 motards se sont rendus à Gap pour s'opposer à l'obligation du contrôle technique pour les deux-roues.

Plus de 400 motards se sont rendus à Gap pour s'opposer à l'obligation du contrôle technique pour les deux-roues.

Photo Frédéric Porcu

Gap

Opposée à l'instauration du contrôle technique pour les deux-roues à compter de ce lundi 15 avril, la Fédération française des motards en colère des Alpes du Sud a organisé ce samedi 13 avril un grand rassemblement en centre-ville de Gap pour faire entendre leur mécontentement

Les motards des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence sont en colère et ils l'ont bien fait entendre. La raison de cette ire ? L'instauration à partir de ce lundi 15 avril du contrôle technique obligatoire pour les deux-roues (motos, scooters, voiturettes, quads) qui doit permettre d'augmenter la sécurité et diminuer la pollution de ces véhicules.

Une absurdité pour Marie-Christine Le Gall, coordinatrice de la Fédération française des motards en colère (FFMC 04-05) des Alpes du Sud : "On n'est pas d'accord car on sait que notre vie est danger par rapport aux voitures, mais c'est pour ça qu'on entretient constamment nos motos. J'en ai trois et je les contrôle constamment. C'est quelque chose d'évident pour nous".

"Beaucoup de choses peuvent changer"

Obligatoire pour les voitures depuis 1992, le couperet du contrôle technique, avec 78 points de contrôle et 87 défaillances majeures impliquant une contre-visite, tombe donc sur plus de trois millions de deux-roues en France qui ont quatre mois pour se soumettre à cette réglementation.

"Nous, on appelle au boycott pour que l'argent ne rentre pas, et d'ici là beaucoup de choses peuvent changer", avance Marie-Christine Le Gall qui compte sur la mobilisation nationale organisée ce week-end.

Dans les Alpes du Sud, c'est elle qui est à la baguette de cette manifestation qui a vu, ce samedi 13 avril, entre 450-500 motards se regrouper au rond-point de La Saulce pour rentrer en nombre dans les rues de Gap.

Avec de points de rencontre mis en place à Digne-les-Bains, Manosque, Barcelonnette, et Sisteron dans les Alpes-de-Haute-Provence ainsi qu'à Embrun dans les Hautes-Alpes, le cortège impressionnant de deux-roues a pénétré la capitale douce ce samedi vers 14h.

S'en est suivi un parcours par l'avenue de Provence, l'avenue Jean-Jaurès, le boulevard Georges-Pompidou, l'avenue de la Libération, le boulevard Charles-de-Gaulle, le cours Frédéric-Mistral, et finalement la préfecture. La préfecture où une délégation a été reçu par le directeur de cabinet du préfet, Maxime Leconte. "Ça a été une rencontre en bonne intelligence et il fera remonter notre colère d'autant que l'Etat n'est pas en désaccord avec nous", confie Frédéric Jeorge, membre du conseil d'administration de la FFMC.

En effet, le Président Emmanuel Macron avait décidé d'enterrer le décret pris par le gouvernement en 2021 afin de suivre une directive européenne datant elle de 2014.

En privilégiant des mesures de prévention avec notamment de la sensibilisation dans les collèges et lycées, ce commun accord entre l'Etat et les motards a été contrecarré par des associations écologistes qui ont saisi le Conseil d'Etat, et la plus haute juridiction française leur a donné raison en octobre 2023.

"Ces associations détestent tout simplement les motards mais on n'abandonne pas et on attend, d'ici quelques mois, la réponse d'un deuxième recours auprès du Conseil d'Etat également", assure Marie-Christine Le Gall. En espérant une réponse favorable de cette démarche administrative, les motards ont réussi leur coup de force et leur colère, dans le calme et de manière ordonnée, n'a pas pu être ignoré. En tout cas, les Gapençais l'ont bien entendu, c'est une certitude.