Dans le cadre du projet de rénovation du Grand Bellevue, quartier à cheval sur Nantes et Saint-Herblain, plusieurs immeubles doivent être démolis. Les HLM du 34 et 36 rue Romain-Rolland sont compris dans ce projet de démolition, au grand dam de certains habitants.
Une petite manifestation, pour demander d’épargner les deux cages d’escalier de ces immeubles HLM, s’est déroulée ce mercredi 10 avril 2024, devant l’agence Nantes Habitat Jamet, à l’initiative du collectif Logement pour tous.
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Des échanges houleux
Alors qu’une petite dizaine de personnes s’est rassemblée devant l’agence, Salvatore Iannuzzi, directeur général adjoint chez Nantes Métropole Habitat, et Franck Albert, directeur de communication sont sortis à la rencontre des protestataires. Les échanges entre les parties restent polis mais ne manquent pas de vigueur.
« En 2019, vous aviez annoncé l’arrêt du projet et finalement ça a repris », s’exclame un manifestant. « C’est de la maltraitance de locataires », s’écrie un autre.
Une habitante de Bellevue, qui vit dans le quartier depuis presque 60 ans, ne décolère pas non plus. Elle est allée aux réunions et consultations mais assure ne pas avoir été écoutée. « Pourquoi ces deux bâtiments là (les 34 et 36 rue Romain Rolland, NDLR) ? D’autres, en mauvais état, peuvent être démolis. »
« On ne va pas détruire toutes les cages de Bellevue »
Denis Bauchet, de la confédération syndicale des familles à Bellevue, a décidé de défendre les locataires du 34 et 36 rue Romain-Rolland. « Neuf locataires nous ont expliqué qu’ils étaient bien ici, avec un vivre ensemble positif, explique-t-il. Ils ont exprimé leur attachements à leurs deux cages d’escalier. »
Les locataires ont été capables de s'organiser entre eux, pour mettre en difficulté et faire partir un point de deal qui tentait de s'installer. L'argument de la ville est de détruire ces cages d'escalier pour empêcher les points de deal de s'y mettre mais on ne va pas détruire toutes les cages de Bellevue et des Dervallières !
Une première mobilisation, devant les 34 et 36, en décembre 2023, n’a pas donné de résultats, alors ils réitèrent aujourd’hui, devant l’agence de Nantes Habitat.
Les militants savent pourtant que le bailleur social ne peut pas arrêter la démolition. « Seule Johanna Rolland peut revenir sur ce projet, admet Denis. On reste déterminés. Pourquoi raser des logements en bon état ? »
Ouvrir l’espace
L’argument principal appuyant cette démolition est le désenclavement de la place Mendès-France. Salvatore Iannuzzi assure que faire tomber les 34 et 36 va « permettre une ouverture beaucoup plus large sur le parc, de désenclaver le quartier » et de « créer un environnement plus serein ».
« Aujourd’hui, on a besoin d’un quartier plus ouvert avec des espaces de vie plus confortables », assure-t-il à actu Nantes.
Une raison qui ne convainc pas les manifestants. « On a fait tomber plein d’immeubles déjà, il y a de la place, de l’espace. Ce n’est pas en démolissant ces deux cages d’escalier qu’on va ouvrir la place », réplique Denis Bauchet.
Encore trois familles à reloger
Pour Franck Albert et Salvatore Iannuzzi, il n’y a pas non plus eu de problèmes de communication entre les locataires et Nantes Habitat.
« Il ne reste que trois familles sur lesquelles on n’a pas de proposition qui correspond à leurs demandes dans le parc locatif », indique Franck Albert avant de parler « d’un timing étonnant » de la part du collectif. « Ça a été fait en toute transparence. »
Le projet est porté depuis maintenant 10 ans. Il y a eu un certain nombre de concertations ! Là on arrive à un point de crispation sur spécifiquement les cages du 34-36 parce que symboliquement ce sont des cages qui vivent bien.
Quant aux militants, ils espèrent toujours empêcher la démolition et souhaitent présenter des solutions d’aménagement alternatives pour améliorer les lieux.
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