Grève du 5 décembre : le préfet de police de Paris appelle les manifestants à dénoncer "les casseurs"

La préfet de police Didier Lallement a détaillé le dispositif de sécurité pour la manifestation parisienne de jeudi 5 décembre 2019, assurant que les manifestants pouvaient venir.

Le préfet de police, Didier Lallement, a appelé les manifestants à venir "sans crainte" à la manifestation du jeudi 5 décembre 2019 à Paris, en leur demandant de signaler "les casseurs".
Le préfet de police, Didier Lallement, a appelé les manifestants à venir « sans crainte » à la manifestation du jeudi 5 décembre 2019 à Paris, en leur demandant de signaler « les casseurs ». (©SL / actu Paris)
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Lors de sa présentation du dispositif de sécurité qui sera déployé à Paris jeudi 5 décembre 2019 à l’occasion de la manifestation contre la réforme des retraites, le préfet de police Didier Lallement a assuré que les manifestants pouvaient venir « sans crainte ».

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« Aucune tolérance » envers les « casseurs »

Didier Lallement a présenté mercredi 4 décembre le « seul objectif, simple », des forces de l’ordre mobilisées : « Faire en sorte que la manifestation se déroule de façon pacifique et harmonieuse, de sa constitution gare du Nord à son arrivée place de la Nation. Il est important que cette manifestation se passe bien », a-t-il souligné, prenant l’exemple de la réussite de la marche Nous Toutes de novembre :

Nous n’avons éprouvé aucune difficulté et il y avait 40 000 personnes dans les rues, preuve qu’il est encore possible de manifester.

Le préfet de police a affirmé avoir des éléments montrant que « certaines personnes viendraient avec l’idée d’en découdre avec une volonté subversive pour déstabiliser les institutions ». Se plaçant comme le représentant d’une police « là pour défendre la démocratie face à ceux qui envisageraient de remettre en cause la République », Didier Lallement a assuré qu’il n’y aurait « aucune tolérance ».

« Les manifestants peuvent venir sans crainte »

Il a évoqué le « black bloc », expliquant pourquoi les policiers ne pouvaient pas les interpeller : « Ce n’est pas un mouvement, c’est une pratique de la violence, un moyen d’attaquer et de revenir dans la manifestation quand nous réagissons, donc ne pouvons pas les interpeller autrement qu’en flagrant délit. » Il a « fait appel aux manifestants pour empêcher les casseurs de casser » : 

Nous travaillerons main dans la main avec les organisations syndicales pour essayer de les empêcher d’agir, ensemble. Nous serons mobiles et rapides. Les manifestants peuvent venir sans crainte.

Les organisations syndicales ont prévu « un service d’ordre renforcé », indiquaient-elles mardi matin. Toutefois, elles précisaient que ce n’était « pas leur rôle de maintenir l’ordre et de renseigner », laissant cette fonction aux forces de l’ordre. Quant à certains manifestants avec qui nous avons échangé, ils précisent que « la peur vient plus des LBD que des pavés », pointant les violences policières du doigt.

Surveillance, contrôles, fermetures, interdictions

Le préfet n’a pas évoqué les mésusages constatés des armes intermédiaires, lors de la conférence transformée en déclaration. Pour remplir l’objectif de bon déroulement de la manifestation, le préfet disposera de « 6 000 policiers et gendarmes, avec 180 motos », un dispositif conséquent. Des mesures ont été prises pour limiter les débordements, que certains manifestants appellent de leurs vœux. 

Les suivantes dispositions ont été prises par arrêté : fermeture des commerces sur le parcours, interdictions de manifester, « contrôles des grands axes d’accès à Paris », « surveillance des endroits où les casseurs ont l’habitude de se réunir », et réquisition à la Ville de Paris pour que soit retiré « tout le mobilier urbain trop souvent utilisé comme arme contre les forces de l’ordre ».

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L’arrêté d’interdiction de manifester touche notamment les Champs-Élysées, « obsession de certains manifestants », à qui le préfet de police « répète que nous ne le permettrons pas ». Les manifestations nocturnes envisagées « ne seront pas tolérées », a-t-il ajouté. Reste à savoir si les effectifs mobilisés réussiront à tenir les engagements pris ce mercredi par Didier Lallement.

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