Ahmed Zakot, 40 ans dont plus de vingt passés comme photoreporter à Gaza, couvre la guerre tous les jours depuis le 7 Octobre, d’un bout à l’autre de l’enclave, sous le feu, au gré des déplacements de population, dont sa propre famille. Freelance pour plusieurs agences de presse étrangères, dont Reuters, il reconnaît être épuisé physiquement et moralement, au point de songer à quitter Gaza.
Vous étiez lundi matin à Khan Younès, au lendemain du retrait de l’armée israélienne après quatre mois de bombardements de la grande ville du sud de Gaza. Qu’avez-vous vu sur place ?
Un vrai séisme ! Un champ de ruines. La ville est carbonisée. C’était la plus grande et la plus peuplée après la ville de Gaza. Tous les bâtiments, petits ou grands, sont détruits. Je n’ai pas reconnu les rues et les quartiers jonchés de pierres, alors que j’y ai vécu pendant vingt ans à partir de 1994, quand on est rentrés d’Arabie Saoudite, où je suis né. Ma famille est originaire de Khan Younès. J’ai donc suivi et photographié toute la journée des milliers d’habitants venus découvrir ce