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À Plougasnou, le cinéma fait partie du quotidien des collégiens
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Par
Sophie Guillerm
À Plougasnou, cela fait déjà trois ans que le cinéma fait partie du quotidien des collégiens. Depuis septembre, avec l’association Ciné de la Baie, les jeunes planchent sur la programmation du 2e Festival du film jeunesse, qui se tiendra mi-juillet 2024 à la pointe de Primel.
Plougasnou, son petit collège rural, ses 120 élèves… et sa vraie salle de cinéma. L’aventure a démarré à la rentrée 2020, quand Hervé Simon prend le poste de proviseur du collège public François-Charles. Dans un coin de la cour, une ex-salle de permanence vide à laquelle il souhaite donner une utilité. Salle de loisirs ? Salle de détente ? On est en plein covid, les cinémas sont fermés et l’évidence s’impose : l’ancien préfabriqué deviendra salle de ciné. « Si Plougasnou ne peut pas aller au ciné, le ciné viendra au collège, rembobine le proviseur. C’était un moyen de résistance, un espace de liberté. »
Il organise les emplois du temps en conséquence : « Quand les élèves enchaînent deux heures de perm’, ils se déconcentrent, ça dégrade le climat. J’ai voulu en faire une force : deux heures, c’est le temps d’une séance de projection », explique Hervé Simon, animé par l’envie de proposer « de beaux films, du cinéma d’auteur, de les voir rire ensemble ».
Cinéphile de toujours, il se souvient que ses « meilleurs souvenirs du collège et lycée, c’est le cinéma. Les films vus pendant les cours de langue, d’histoire… Ce sont des choses qu’on apprend de manière indélébile. Le cinéma démultiplie les apprentissages scolaires. Et c’est un moyen de rattraper les élèves en décrochage ».
Les films vus pendant les cours de langue, d’histoire… Ce sont des choses qu’on apprend de manière indélébile.
Une salle de projection exigeant du matériel, Hervé Simon décroche « un budget de 8 500 € pour acheter 36 chaises rouges - couleur cinéma - et un projecteur ». Le grand écran est offert par le Plouganiste Jean-Marc Portolano, du Ciné de la Baie, et la mairie fait la surprise de repeindre la salle en noir et blanc. Les rideaux occultant sont cousus par des parents d’élèves, « car il était important de leur faire cofabriquer le lieu ». L’achat de vrais fauteuils (subvention de 9 000 €), en remplacement des chaises des débuts, achève la métamorphose en vraie salle de cinéma, partagée à d’autres usagers comme les adhérents du Ciné de la Baie ou les enfants des écoles de la commune.
Des films aux « valeurs de tolérance »
En trois ans, le rituel s’est ancré et, chaque vendredi après-midi, les élèves ont la possibilité de regarder un film. Deux co-programmations sont établies, une pour les 6e-5e, (« Le Roi et l’oiseau », « Chaplin », etc.), une autre dédiée aux 4e-3e, en s’appuyant d’abord sur Lumini, la banque de données de l’Éducation nationale, puis affinée par toute l’équipe pédagogique, « sur des valeurs de tolérance, d’acceptation de la différence (handicap, autisme, toxicomanie, sexualité, etc.), de vivre ensemble ou lutte contre le harcèlement ».
Leur mission ? Monter leur propre comité de sélection jeune, en parallèle du comité adulte, pour choisir comme des pros deux des films qui seront à l’affiche du festival cet été. Les débats sont ouverts !
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